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Séjour en yourte au parc du Bic

Le 29/08/2022

Me revoilà après 48h d'absence dûes à une absence d'électricité et de réseau WiFi. J'ai préparé à l'avance le billet et profite d'un arrêt café sur la route de l'aéroport pour poster. Je n'ai pas eu le temps de relire, désolée s'il y a des fautes de frappe.


Pour nos 2 dernières nuits, j'ai réservé une yourte dans le parc national du Bic. Je trouvais amusant de finir le séjour au milieu de la nature. En plus notre yourte est située en face de l'île aux amours, plutôt mignon, non ?
En vérifiant la réservation la veille, je me rends compte tout d'un coup que la literie n'est pas incluse et qu'il faut apporter ses draps, couverture ou sac de couchage ainsi que les serviettes de toilette. Bien sûr, nous n'avons rien de tout cela mises à part des serviettes en microfibre achetées juste avant le départ au cas où nous décidions de faire trempette (mais les eaux glacées du Saint Laurent nous en ont dissuadé). Je regarde sur le site internet du parc et vois qu'ils louent des sacs de couchage....mais uniquement l'hiver. Ouille ouille ouille. Nous échaffaudons plein de plans : changer d'hébergement mais tout est déjà payé pour les yourtes et non remboursable, acheter des sacs de couchage mais que des petits villages sans magasins adéquats sur notre route, bref c'est la m...... Nous rigolons bien dans la voiture avec cette histoire de yourte. Nous décidons d'appeler le parc pour voir s'ils ont une solution. Et oui, tout est prévu, ils louent des kits avec draps, couverte (=couverture), serviette et débarbouillette (mini serviette à mains/visage). Nous sommes rassurés.

Jour 1
Lors de notre arrivée au parc, on nous explique que nous avons un bidon de 18 litres d'eau par jour et un petit tas de buches pour faire du feu à l'intérieur et à l'extérieur de la yourte. Les toilettes sèches sont à l'extérieur (à 50m, partagées avec 3 autres yourtes) et les douches sont près de l'accueil du parc (plus d'1km de la yourte) avec un timer pour l'eau (1 dollar pour 4mn, payable en pièces de 25 cents). Munis de notre clé nous partons découvrir notre yourte. Le parking est situé à 100m et un petit chariot est disponible pour transporter les bagages, nous décidons de prendre uniquement ce dont nous avons besoin pour la nuit et de ne pas utiliser le chariot. Nous sommes ravis de notre logement pour 2 nuits, notre yourte est bien équipée: un frigo et une cuisinière alimentés au propane, une lampe centrale unique alimentée par énergie solaire, tous les ustensiles de cuisine nécessaires, un poêle à bois pour le chauffage et à l'extérieur un bac a feu avec une grille pour faire cuire des aliments. Il n'y a pas d'évier et il faut faire chauffer de l'eau (grâce au bidon de 18l  journalier) pour faire sa vaisselle, le produit vaisselle environment-friendly est fourni. Pour le feu, interdiction de prendre du bois mort ou des brindilles dans le parc, des allumes feu sont mis à disposition. Notre yourte est juste à côté de l'eau, et vraiment en face de l'île aux amours, le cadre est magnifique. Bon, il y a des moustiques mais cela me donne l'occasion de sortir les bombes anti-moustiques pour asperger nos vêtements et le stick pour badigeonner visages et parties de corps à découvert, efficacité nickel !

Pour le diner, nous faisons cuire un T-bone au feu de bois, excellent ! Sans électricité, il n'y a évidemment pas de possibilité de recharger portables et tablettes, cela nous permet de faire une pause d'écrans (je ne vise personne, haha). Nous passons la soirée à faire des jeux oraux autour de mots et nous amusons bien. Le ciel étoilé est là aussi magnifique et nous nous endormons en le regardant car le toit de la yourte est équipé d'un dôme transparent.

Jour 2
La 2ème partie de nuit a été fraiche, la couverte fournie dans le kit literie étant très mince. Je m'étais bien couverte mais Frédéric qui a été moins prévoyant a eu froid et a peu dormi après 4h30. Réveil assez matinal car le dôme transparent c'est bien pour voir les étoiles mais le matin ça laisse passer la lumière du jour :) Zacharie qui dort fenêtre et volets ouverts à la maison n'a été gêné ni par la fraîcheur de la nuit, ni par la lumière du jour. Nous avons dû le tirer du lit vers 10h00. Direction, la location de vélos que nous louons pour 24h afin d'explorer les 33km2 de ce petit parc. 

Il y a quelques reliefs et Zacharie nous laisse sur place dans les côtes, en nous disant que c'est trop facile :) C'est sûr qu'avec 30 ans de moins, sa forme physique n'est pas la même que la nôtre, et son rapport poids puissance l'avantage aussi pas mal. Nous observons des phoques qui se dorent la pilule sur des rochers et admirons les contrastes de couleur entre le ciel, le fleuve, l'herbe et les pierres/rochers qui bordent l'eau, Zacharie s'amuse à ramasser quelques pierres pour faire des ricochets.
Déjeuner à la yourte puis petite sieste pour ces messieurs (aucune résistance, 2h de vélo et ça s'écroule !). Frédéric et moi repartons ensuite pour une 2ème balade à vélo dans le parc et magie de ce dernier jour, nous tombons sur 1 biche qui se délecte d'herbe, nous posons nos vélos pour aller plus près, elle se déplace légèrement et va rejoindre une 2ème biche que nous n'avions pas vue, quelle chance ! Elles ne sont pas apeurées et nous laissent approcher assez près. Au bout d'un moment nous reprenons nos vélos et après quelques dizaines des mètres, c'est un faon que nous apercevons et observons quelques minutes avant qu'il ne s'enfonce dans le sous-bois. C'est vraiment extraordinaire d'observer ces animaux dans leur environnement naturel et nous avons été gâtés pendant ces 10 derniers jours. Le choix que nous avons fait de privilégier la nature aux villes est vraiment le bon.
Après une bonne douche (l'eau est chaude et 4mn suffisent très largement à se laver des pieds à la tête), il est temps de préparer les valises pour rentrer en France. Dernier diner autpur de grillades au feu de bois et des fraises chantilly :) Nous préparons un bon feu dans le poêle pour avoir de la chaleur une bonne partie de la nuit, nous devrions avoir moins froid que la nuit précédente d'autant que nous nous sommes rendus compte dans la journée que 2 ouvertures n'étaient pas complètement fermées et ont donc laissé du froid pénétrer la nuit dernière. C'est sans compter sur Zacharie qui a oublié par mégarde des allumes feu sur le poêle... Ils ont commencé à fondre et enfumer la yourte, déclenchant le système d'alarme incendie. Nous sommes obligés de tout ouvrir pendant 1/4h avant que l'alarme ne s'arrête et que la yourte soit bien refroidie. Nois rigolons bien et empilons les couches de vêtements car notre 2ème nuit sera aussi fraiche que la précédente :)
Ce matin au réveil, dernier petit déjeuner au soleil face à l'île aux amours et devinez quoi, un renard est venu à 6m de nous, attiré par notre nourriture. Incroyable ! C'est notre cadeau de départ.

Je me suis bien amusée à tenir ce blog de voyage et j'espère que vous avez pris du plaisir à le lire. Je ne sais pas encore vous dire quand et où aura lieu le prochain voyage mais il y en aura d'autres c'est certain.

Nos logements au Québec

Le 08/09/2018

Notre 1er hébergement est à Levis, en face de Québec. C'est un appartment AirBnB tout à fait correct dans un quartier résidentiel très calme. Rien departiculier à en dire.

Notre 2ème hébergement, le Manoir Richelieu, est dans un cadre exceptionnel à la Malbaie, dans la région de Charlevoix. Situé sur les hauteurs de la Malbaie, il domine le Saint Laurent et offre toutes les prestations d'un palace (bar, restaurants, piscine, spa avec massages et soins de beauté, boutiques) et possède même un golf avec une vue imprenable sur le Saint Laurent, ainsi qu'une calèche (tour de 15mn offert pour les clients de l'hôtel). Et cerise sur le gâteau, nous pouvons dire que nous avons séjourné dans le même hôtel que les dirigeants du G7 2018 :)

Après 2 jours au manoir Richelieu, nous avons loué pendant une semaine un petit chalet de l'autre côté de la Malbaie à Cap à l'Aigle, avec là aussi une belle vue sur le Saint Laurent. Simple mais très fonctionnel, avec 2 chambres, une salle de bains et un séjour cuisine qui nous permet de faire nos repas du soir lorsque nous ne voulons pas sortir.

Pour notre 1er hébergement en Gaspésie, dans la baie des chaleurs, nous dormons 1 nuit au riotel Bonaventure où la terrasse de notre chambre est à moins de 10m de l'eau. Un hôtel agréable avec posibilité de forfait couette et café (chambre+petit déjeune) ou couette et fourchette (chambre +diner+petit déjeuner).

Nous changeons ensuite complètement de mode d’hébergement et passons aux auberges de jeunesse. La première, la Maison Rouge, est à Percé et est classée par Lonely Planet comme la plus belle d’Amérique du Nord. Je dois dire que nous sommes bluffés. Nous avons pris une chambre pour 3 dans la maison principale qui date de 1872. La décoration est splendide, les lits ultra confortable et nous dormons dans des draps Laura Ashley. Il y a 3 salles de bains pour 6 chambres, ce qui est tout à fait correct. L'avantage des auberges de jeunesse est la possibilité de rencontrer d'autres voyageurs et nous faisons la connaissance d'un couple sino-canadien. Zacharie passe la soirée et une partie de la nuit à discuter avec le canadien puis un 2ème arrivé plus tardivement que nous croiserons le lendemain.

Nous partons ensuite pour 4 jours au coeur des parcs. Une nouvelle auberge de jeunesse nous attend près du parc du Forillon. Genre très différent, plus rustique mais un chalet très mignon au bord de l'eau. Toilettes et douches à l'extérieur. Gros avantage, il y a un bâtiment commun juste à côté de notre chalet avec un bar à bière, des billards et plein de jeunes. Bonne pioche pour Zacharie qui est ravi.

Ensuite parc de la Gaspésie, nous logeons dans un bel hôtel très confortable au coeur du parc mais trouvons ça finalement beaucoup moins drôle que les auberges de jeunesse.

Pour nos 2 dernières nuits en yourte au parc du Bic, voir billet spécial :)

 

À la recherche des ours, orignaux, et caribous de la Gaspésie

Le 06/09/2018

Je vous ai quittés hier pour retourner voir le fabuleux ciel étoilé de la Gaspésie et je l'ai admiré pendant un bon moment en me disant que je n'en verrai peut être plus jamais d'aussi beau. Et cerise sur le gâteau, j'ai vu une étoile filante et un début d'aurore boréale, vraiment extraordinaire cette soirée.

Ce matin nous nous levons dès potron minet, je n'ai pas fermé les rideaux, c'est la lumière de l'aurore qui m'a réveillée, et quelle aurore ! Encore plus belle que celle de la Malbaie. Le réveil de Zacharie pour partir à la pêche à 6h est plus que difficile mais il arrive à être à l'heure quand même. Il est véhiculé par 4 autres personnes de l'auberge de jeunesse qui constituent le reste du groupe de pêche. Nous partons de notre côté à la rencontre des ours du parc du Forillon. Sur la route 132 (vous savez, celle qui fait le tour de la Gaspésie), nous tombons tout d'un coup sur un  orignal et ses 2 petits ! Ils sont sur le bord de la route, Frédéric sort son téléobjectif et avance tout doucement mais ils quittent le bord de la route pour entrer dans le sous-bois et manger des feuilles. Il arrive à les photographier tant bien que mal. Nous rentrons sur la route du parc, la guérite du gardien est vide donc pas de droits d'entrée à payer. En avançant un peu, nous retombons sur mon copain porc épic d'hier ! La journée commence bien, pourvu que ça continue.

Nous nous garons et empruntons le même sentier que la veille. Nous sommes bien sûrs seuls à cette heure là. Tout est calme, nous écoutons les bruits de la forêt et entendons des animaux crier au loin en contrebas du sentier sans savoir ce dont il s'agit. Nous voyons de nombreux écureuils (nous les reconnaissons maintenant facilement à leur cri) et apercevons des buses ainsi qu'un phoque qui fait la planche dans l'eau (oui oui). Au bout de 45mn, nous arrivons à l'endroit où le couple de l'auberge a vu maman ours et petit ours hier soir. Effectivement il y a un passage visible au milieu de la végétation de part et d'autre du chemin et nous avons vu plusieurs excréments d'ours dans le coin. Nous décidons de nous poster et d'attendre sans bruit. Il y a bien quelques bruissements dans la végétation par moments mais rien de très significatif et au bout d'1/2h, il faut accepter que les ours ne se montreront pas à cet endroit là, en tout cas pas pour nous. Nous rebroussons chemin en regardant bien attentivement autour de nous mais point d'ours :( En revanche un peu avant d'arriver au bout de notre randonnée, Frédéric repère un spectacle très amusant : un porc épic est accroché en haut d'un arbre et se nourrit de feuilles. C'est vraiment très drôle, on dirait un koala; il agrippe le tronc avec ses 2 pattes arrières et utilise ses 2 pattes avant pour attraper les branches et les approcher de son museau pour en grignoter les feuilles. Je ne savais pas du tout que les porcs épics grimpaient aux arbres ! A défaut d'ours, nous avons quand même vu plusieurs autres animaux et un magnifique lever de soleil, ça vallait le coup de se lever tôt.

En revenant à l'auberge, nous retrouvons Zacharie qui arrive en même temps que nous avec sa pêche. Il est enchanté de l'expérience et devinez quoi, il a vu un ours ! Pendant qu'ils se rendaient au port, un ours a traversé la route devant leur voiture. Le comble ! C'est nous qui partons en balade aux ours et c'est lui qui en voit un... il y a au moins un Villot qui pourra dire qu'il a vu un ours hors d'un zoo :) Côté pêche, ça mordait dès qu'ils mettaient les cannes dans l'eau, un banc de maquereaux sous le bateau visiblement. Ils ont rejeté les plus petits et chacun a rapporté de quoi manger. Zacharie a donc 2 maquereaux à cuisiner pour son petit déjeuner (original), ce qu'il fait avec grand plaisir. Il nous fait gouter et je dois dire qu'ils sont excellents.

Nous prenons la route vers 11h30 en direction du parc national de la Gaspésie. Nous coupons le trajet de 3h par un arrêt au joli phare tout rouge de La Martre. Le parc national de la Gaspésie est le plus grand de la région (800 km2) et peuplé de caribous (ils font un gros travail'pour la préservation de l'espèce) et orignaux. Notre hôtel, le gite du Mont Albert, est situé au coeur du parc. Il est très confortable et constitue une halte agréable entre notre chalet à l'auberge du griffon et notre hébergement des 2 prochaines nuits qui sont plus rustiques. Nous partons en fin d'aprés-midi faire une randonnée de 2h réputée ête propice aux rencontres avec les orignaux (celle des caribous est beaucoup trop longue et difficile). Pour aller au départ de la randonnée il faut emprunter sur 9km un chemin parsemé de graviers et le bas de caisse de la voiture résonne du bruit de leurs projections (note à moi-même, pour un prochain voyage au Canada, louer un 4x4). Le chemin que nous empruntons à pied monte un peu et au bout de 15 minutes nous avons la chance de voir un orignal et son petit en train de se régaler de feuilles. Frédéric a cette fois le temps de prendre de belles photos. Le reste de l'ascension se fait sans voir d'autres orignaux. Au sommet du mont Ernest Laforce, nous avons une vue imprenable sur tous les autres sommets du parc dont le mont Albert (petit clin d'oeil à mon papa). Nous finissons la balade puis reprenons la voiture et sur le chemin gravillonneux du retour, surprise : un orignal traverse devant nous !

Bilan de la journée très positif :) Demain, direction le parc du Bic qui n'est plus en Gaspésie mais dans la région du haut Saint Laurent. Nous n'y verrons pas de grands animaux mais il mérite un arrêt qui sera notre dernier avant le vol retour pour la France samedi soir. Nous n'aurons pas de WiFi dans notre hébergement donc vous verrez bien quand je posterai les prochains billets.

Balade au bout du monde

Le 05/09/2018

Après une 2ème nuit dans la magnifique auberge de jeunesse Maison Rouge (je prépare un billet spécial sur nos hébergements que je publierai à la fin de notre séjour), nous quittons Percé vers 10h30 (Zacharie a trouvé des compagnons de discussion pour la fin de la soirée / début de nuit et a un peu de mal à se lever...). Notre prochaine destination n'est qu'à 2h de route, nous avons donc le temps de nous arrêter dans la petite ville de Gaspé où nous dégustons d'excellents cafés améliorés accompagnés d'un muffin aux figues dans une très jolie brûlerie et achetons quelques produits locaux (saumon fumé et fromage) pour nos prochains pique-niques. La ville de Gaspé n'est pas vraiment jolie, seul le quai où nous nous sommes arrêtés vaut un coup d'oeil, la municipalité ayant décidé il y a quelques années de redonner un peu de cachet à une zone précédemment défigurée en restaurant 7 bâtiments anciens.

La route 132 (que nous suivons depuis le début car elle fait tout le tour de la Gaspésie) est particulièrement jolie car elle longe la côte tout en traversant de vastes espaces boisés et offre des vues magnifiques. Nous arrivons en début d'après-midi à notre nouvel hébergement, l'auberge de jeunesse de griffon aventures à l'Anse au Griffon où nous avons loué un petit chalet avec vue directe sur l'eau :) Nous ne nous attardons pas car nous voulons aller faire une rando dans le parc national du Forillon qui est à proximité. Le parc du forillon fait partie des plus beaux parcs de Gaspésie, on peut y croiser de nombreux animaux dont l'orignal et l'ours noir, tout en apercevant des baleines. Aurons nous de la chance ? Le chemin que nous prenons est d'une difficulté moyenne 2h30 A/R avec un dénivelé raisonnable. Il a la particularité d'amener au bout du monde, au cap Gaspé (issu de Gespeg qui en langue Mic Mac signifie bout du monde). Nous sommes attentifs tout au long de notre randonnée mais ni ours brun ni orignal à l'horizon, déception ! Nous arrivons néanmoins au cap Gaspé où se dresse un joli phare rouge et blanc, et descendons 400m de plus (qu'il va falloir remonter...) pour arriver vraiment au bout du monde. Des phoques se baignent en dessous de nous. Et non seulement pouvons nous dire que nous avons été au bout du monde mais aussi que nous avons fait une bout du sentier international des appalaches; bon OK ce n'est que 8km A/R mais c'est quand même un sentier mythique, et en plus c'est un morceau du GR A1, le premier sentier d'Amérique du Nord officiellement homologué GR par la fédération Française de Randonnée Pédestre. Sur le chemin du retour Zacharie et moi apercevons une baleine qui plonge puis en repartant en voiture nous croisons 2 porcs épics; je descends de voiture et m'approche pour les prendre en photo puis j'entends Frédéric crier "ne t'approche pas trop"). En revenant à la voiture, je dis en rigolant "tu avais peur qu'il m'attaque ?" et j'apprends que les porcs épics peuvent projeter des épines quand ils sont attaqués ! J'ai échappé de peu à une attaque de porc épic :)

De retour à l'auberge, nous dégustons un excellent repas commandé avant de partir au food truck; la nourriture est faite sur place avec des produits frais, top ! L'ambiance à l'auberge est vraiment sympa, nous faisons partie des plus vieux mais nous sentons à l'aise pour discuter avec les autres locataires des lieux et au détour d'une conversation nous apprenons que nos voisins de comptoir ont vu un ours et son petit sur la même rando que nous, 1h plus tard. La meilleure heure pour les croiser est le matin tôt ou le soir. Frédéric et moi décidons donc d'y retourner demain matin aux aurores (la perspective de voir peut-être des ours me fait vite oublier la fatigue de la fin de la rando de cet après-midi) après avoir regardé le lever du soleil depuis notre chalet pendant que Zacharie part pêcher en mer. Vous saurez donc demain si notre lever très matinal a été payant. En attendant nous avons pu observer ce soir le ciel étoilé le plus exceptionnel que nous ayons jamais vu. Le Canada est réputé pour ses ciels particulièrement purs et cette réputation n'est pas usurpée. Nous avons passé un bon moment avec la tête levée pour en profiter et je vais de ce pas y retourner car c'est magique !

Le magasin général

Le 03/09/2018

Sur la route vers Percé, nous nous sommes arrêtés hier au petit port de pêche de l'Anse-à-Beaufils où une sorte de musée vaut le détour. Il s'agit d'un authentique magasin général historique d'époque qui a gardé toutes ses boiseries de chêne et des marchandises des temps anciens. S'y côtoient d'anciennes cuisinières, laveuse, barate à beurre, équipements de ferme et de pêche, différents vêtements, chaussures et chapeaux, fournitures d'école, médications.... A l'époque, les magasins généraux proposaient de tout, c'était un peu l'ancêtre de nos hypermarchés, en beaucoup plus beau :)

La visite permet de voir à la fois le magasin, l'entrepôt et le bueau. Elle est faite par un trio de guides-conteurs qui nous replongent au début du XXième siècle à l'aide d'anecdotes amusantes. Cela vaut vraiment le détour.

Parc national du rocher percé ef de l'île de Bonaventure

Le 03/09/2018

Le rocher percé qui a donné son nom à la ville la plus proche, est la curiosité locale et contribue grandement à la renommée de cette pointe de la Gaspésie. Il s'agit d'un rocher de 375 millions d'années constitué de roches calcaires qui s'effritent de 300 tonnes par an. Il mesure 433m de long, 90m de large et 88m de haut au point le plus élevé. Sa particularité est de posséder une arche naturelle. Une 2ème arche  existait mais un effondrement de la roche en 1845 l'a supprimé. La croisière que nous avons prise permet de faire le tour du rocher pour l'admirer sous toutes les coutures avant de continuer vers l'île Bonaventure qui est l'autre point d'attraction de Percé, vous allez comprendre pourquoi.

A l'approche de l'île nous observons de gros phoques gris qui se prélassent sur les rochers. Les mâles pèsent 350kg et mangent 200 tonnes de poissons par an. Nous voyons aussi de nombreux oiseaux sur les parois rocheuses de l'île et au dessus de nos têtes. Le bateau nous débarque sur une petite plage de l'île où plusieurs sentiers de randonnées permettent d'atteindre le côté opposé dans des temps plus ou moins longs. Nous choisissons le sentier des mousses pour l'aller avec un retour par le sentier du Roy. C'est le chemin plus long mais celui qui donne les meilleurs points de vue. Nous marchons au travers de sous bois tranquilles bordés de mousses, champignons et plantes diverses. Il y a un léger dénivelé mais rien de très méchant, l'allure est donc bonne. Au bout de 45mn, un vacarme assourdissant vrille nos tympans et une odeur nauséabonde agresse nos narines, nous savons que nous approchons près du but de la balade et effectivement, quelques dizaines de mètres plus loin nois découvrons la colonie de fous de bassan ! C'est vraiment impressionnant, même en étant prévenus. Ils sont plus de 100.000 sur l'île ce qui en fait une des plus grosses colonies existantes et surtout celle où on peut les approcher de plus près. Ils ne sont qu'à quelques dizaines de centimètres de nous pour les plus proches.Des guides du parc national sont présents sur le site pour donner des explications aux visiteurs qui le souhaitent et nous avons appris plein de choses sur ces oiseaux.

Les fous de bassan arrivent sur l'île en avril pour se reproduire. Chaque couple a son territoire, d'environ 80cm de diamètre qu'il défend jalousement et réinvestit l'année suivante exactement au même endroit. Une fois fécondée, la femelle pond 1 oeuf qui est couvé à tour de rôle pendant 44 jours par les 2 parents (pendant quel'un couve, l'autre va pêcher). L'oisillon est élevé et gavé pendant 3 mois, jusqu'à ce qu'il pèse environ 1kg de plus que ses parents (4kg au lieu de 3kg). Une fois qu'il se sent prêt, le gros oisillon va jusqu'à la falaise et prend son envol, après avoir observé les autres oiseaux (c'est l'apprentissage par l'exemple, les parents n'éduquent pas). Il lui faut une quinzaine de jours pour vraiment savoir voler et pêcher, d'où la réserve de 1kg pour tenir le temps nécessaire.  Lorsqu'il est au point le petit fou de bassan quitte l'île et ne reverra pas ses parents. Toute la colonie migre courant octobre vers la chaleur de la Caroline du Sud, de la Floride ou du golfe du Mexique. Les petits nés trop tardivement dans la saison et incapables de voler sont laissés sur place et feront le bonheur des renards (je peux attester qu'il y en a sur l'île car j'ai eu la chance d'en voir un magnifique au détour d'un chemin). Le retour de la colonie sur l'île de Bonaventure se fera au printemps suivant. Les jeunes oiseaux nés sur l'île y reviennent en général la 3ème année après 2 années passées à découvrir le monde; ce n'est alors qu'une sorte de repérage car ils ne sont pas encore matures sexuellement, la reproduction se faisant à partir de 5 ans. Les fous de bassan vivent environ 20 ans et gardent le même partenaire toute leur vie. Pour attraper des poissons, ils plongent dans l'eau â une vitesse vertigineuse pouvant atteindre 100km/h (d'où leur nom), c'est vraiment impressionnant à voir car ils replient leurs ailes à la dernière seconde et c'est comme un obus qui pénètre la surface de l'eau en faisant "splash".

Bioparc de Bonaventure

Le 03/09/2018

Nous espérons voir quelques animaux évoluer dans leur habitat naturel cette semaine mais ceci n'étant pas sûr, nous avons décidé de nous rendre au Bioparc où une quarantaine d'animaux de Gaspésie évoluent en semi liberté : phoques, loutre de rivière, castors, mouflettes, lynx du Canada, lynx roux, cougars, loups, renards roux, coyotte, orignaux, caribous, harfang (chouette des neiges), ours noirs, picargue à tête blanche... Tous les animaux du parc ont été trouvés dans la nature blessées (et n'auraient donc pas survécu en liberté) ou sont nés en captivité (un certain nombre sont nés dans le bioparc).

Nous arrivons pile à temps pour le début du nourissage ce qui nous permet de bien voir les animaux.
Les animalières donnent de nombreuses explications et nous nous instruisons. Je vais vous faire partager quekques unes de mes nouvelles connaissances pour que vous vous couchiez moins ignorants ce soir :)
Les phoques nagent à une vitesse qui peut aller jusqu'à 35 km/het peuvent rester 30 minutes sous l'eau à des profondeurs pouvant atteindre 500m. Ils mangent ente 1 et 3 kg de poisson par jour. Leur paupières sont translucides ce qui leur permet de voir sous l'eau et leurs narines sont naturellement bouchées, ils doivent donc souffler pour respirer (c'est l'inverse de nous qui devons nous boucher les narines sous l'eau).
Les ratons laveurs hibernent, nous les avons donc vu à une période de l'année où ils commencent à être tout gros (trops mignons, de bonnes grosses boules de poils). Lors de leur réveil au printemps ils sont tout maigres.
Les cougars sont les plus gros des petits félins. Leurs queuesde 1m leur permettent de maîtriser leur équilibre et ils miaukent, comme les chats. Ce sont les maîtres du camouflage pour chasser leurs proies.

Les lynx n'ont presque pas de queue. Leur vue est exceptionnelle mais leur odorat pas terrible.
Le lynx du Canada a des grosses pattes (aussi grosses que celles du cougar pour un poids 10 fois moindre) pour se protéger du froid dans la neige de l'hiver. Sa nourriture préférée est le lièvre, il en mange environ 200 par an.
Le lynx roux est tacheté, a des pattes moins grosses, une nourriture plus variée et est plus agresxif que le lynx du Canada.

Les bois des cervidés sont recouverts  de velours lorsqu'ils poussent au printemps. Ce velours comporte des vaisseaux sanguins qui alimentent les bois et leur permet de pousser jusqu'à leur chute à la fin de l'hiver.

L'orignal et le caribou sont herbivores, comme tous les cervidés.

Les loups constituent en général des meutes de 5 à 8 individus mais en Alaska, il en existe une de 36 loups ! Chaque meute a un mâle alpha et une femelle alpha qui sont le couple reproducteur, les autres femelles de la meute s'occupent des petits.

Les quelques photos ci-dessous  ont été prises avec la tablette et sont de qualité médiocre, j'attends avec impatience de voir sur grand écran celles prises par Frédéric au téléobjectif.

La forge-menuiserie Cauchon et l'arrivée en Gaspésie

Le 02/09/2018

Pour notre dernière matinée la Malbaie nous décidons d’aller prendre une nouvelle fois le petit déjeuner à la boulangerie Pains d'exclamation ! C'est un peu devenu notre QG :) Nous en profitons pour acheter quelques charcuteries locales pour agrémenter le pique-nique de demain. Le reste de la matinée est consacré à la lessive (grâce à Paul les bons tuyaux nous savons qu'il faut aller la faire au camping de la Malbaie) et aux bagages. 

Les corvées étant terminées nous avons tout l'après-midi libre.  Nous allons explorer la rue commerçante de la Malbaie qui doit contenir en tout et pour tout moins d’une dizaine de boutiques assez peu attirantes mais l'une d'entre elles, la boutique Charlevoix, vend de très beaux articles de mode et d'artisanat fabriqués dans la région. Quelques achats en laine d’alpaga plus loin (pas que pour moi, contrairement à ce que pourraient penser de mauvaises langues qui connaissent mon penchant pour les vêtements et accessoires de mode, Frédéric s'est laissé tenter aussi), nous décidons d’aller visiter la forge-menuiserie Cauchon qui est classée monument historique. Construite en 1882 par Joseph Cauchon, elle était autrefois située au cœur d’un véritable petit complexe industriel comprenant entre autres un moulin à scie, un moulin à farine et différents commerces. En effet, outre une grande ingéniosité dans ses fabrications et la conception de sa forge (double foyer, soufflet double qu'il a électrifié par la suite pour éviter trop d'efforts), Joseph Cauchon était assez visionnaire et avait compris qu'il fallait étendre son business pour pouvoir vivre correctement; il avait donc développé toute une activité industrielle autour de la forge-menuiserie avec ses fils (il en a eu 9 + 5 filles, de 2 femmes différentes). La forge n'est plus en réelle activité mais fonctionne toujours pour des démonstrations. Cette visite a été pour moi particulièrement intéressante car une partie de la forge était utilisée pour le ferrage des chevaux (le matériel et les installations sont toujours là) or un de mes arrières grand-pères était maréchal ferrant.

Zacharie ayant préféré passer son après-midi à la piscine du manoir Richelieu, nous le récupérons assez fatigué (il a fait des longueurs pendant 1h30 non stop puis jacuzzi et bain de soleil) et prenons un apéritif au bar du palace  avant d’aller admirer les couleurs du coucher de soleil qui sont ce soir particulièrement belles car les reflets donnent une couleur rose-mauve au fleuve, ce qui n'arrive qu'une fois de temps en temps. Nous terminons par un dîner dans un très bon restaurant (le tandem) avec Paul où les 2 jeunes partagent une fondue au fromage agrémentée de kirsh tandis que je déguste une tajine d'agneau de Charlevoix et Frédéric des gnocchis au homard.

Ce matin lever aux aurores (6h) pour aller prendre le traversier à Saint Siméon. Nous trouvons très intéressante la façon dont ils gèrent leur traversier. 1 personne vient voir les véhicules qui attendent pour compter le nombre de passagers et donner un papier où tout est indiqué ( type de véhicule et nombre de passagers); il suffit ensuite de payer à bord du traversier une fois qu'on a embarqué et rendre ensuite le papier prouvant qu'on a payé à un employé qui passe à chaque voiture avant la sortie. Par ailleurs un système de petit déjeuner très bien organisé est proposé à bord aux passagers qui le souhaitent. Tout ceci permet à la foi de rentabiliser le temps à bord mais aussi de minimiser le temps du bateau à quai pour augmenter les rotations. Pendant l'heure de durée de la traversée nous scrutons la surface du Saint-Laurent mais aucune baleine n’est visible. L'arrivée de l’autre côté se fait à Rivière du Loup. Nous avons ensuite 5h de voiture à enquiller par des routes quasiment désertes et très droites qui traversent des forêts puis longent le Saint Laurent. Une partie de la route traverse le Nouveau Brunswick et c'est très drôle de s'apercevoir que sur cette partie là nos portables avancent d'1h car il y a un décalage horaire avec le Québec ! Dès que nous passons en Gaspésie, l'heure change de nouveau car même si la Gaspésie est sur la même latitude que le Nouveau Brunswick, c'est l'appartenance au Québec qui prime pour le fuseau horaire. Nous nous arrêtons pour voir une curiosité locale, le chateau Bahia. Au détour d'un chemin caillouteux, nous découvrons un chateau féodal très très kitsch, on dirait un chateau playmobil géant. Je vous laisse juger par vous-mêmes ci-dessous :) Il s'agit du rêve d'un québecois qui l'a construit avec son père. Il est même possible d'y dormir car c'est une auberge.

Nous arrivons ensuite dans la baie des chaleurs qui offre de très jolies vues sur le Saint Laurent et bénéficie de températures très douces; c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a été nommée ainsi par Jacques Cartier. La température de l'eau peut y atteindre 24 degrés (j'ai testé avec mes pieds et je confirme que c'est au moins 20) alors que partout ailleurs elle ne dépasse pas quelques degrés ! Nous croisons de nombreuses Harley ou motos équivalentes; la douceur du climat et les reliefs beaucoup moins valonnés qu'à Charlevoix sont, il est vrai, propices à la sortie de ces belles machines. A Carleton-sur-Mer, nous sommes amusés de voir des yourtes flottantes le long de notre parcours, ça doit être très surprenant de dormir là dedans mais vous verrez nous aurons aussi des habitats insolites cette semaine. Pas ce soir cependant. Notre chambre d'hôtel pour la nuit, à Bonaventure, est au bord de l'eau (5m à faire pour avoir les pieds dans l'eau en sortant de notre terrasse), nous sommes ravis. Là aussi, magnifique coucher de soleil, nous sommes gâtés.

Demain nous vous emmenons découvrir la faune de la Gaspésie...