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Séjour en yourte au parc du Bic
Me revoilà après 48h d'absence dûes à une absence d'électricité et de réseau WiFi. J'ai préparé à l'avance le billet et profite d'un arrêt café sur la route de l'aéroport pour poster. Je n'ai pas eu le temps de relire, désolée s'il y a des fautes de frappe.
Pour nos 2 dernières nuits, j'ai réservé une yourte dans le parc national du Bic. Je trouvais amusant de finir le séjour au milieu de la nature. En plus notre yourte est située en face de l'île aux amours, plutôt mignon, non ?
En vérifiant la réservation la veille, je me rends compte tout d'un coup que la literie n'est pas incluse et qu'il faut apporter ses draps, couverture ou sac de couchage ainsi que les serviettes de toilette. Bien sûr, nous n'avons rien de tout cela mises à part des serviettes en microfibre achetées juste avant le départ au cas où nous décidions de faire trempette (mais les eaux glacées du Saint Laurent nous en ont dissuadé). Je regarde sur le site internet du parc et vois qu'ils louent des sacs de couchage....mais uniquement l'hiver. Ouille ouille ouille. Nous échaffaudons plein de plans : changer d'hébergement mais tout est déjà payé pour les yourtes et non remboursable, acheter des sacs de couchage mais que des petits villages sans magasins adéquats sur notre route, bref c'est la m...... Nous rigolons bien dans la voiture avec cette histoire de yourte. Nous décidons d'appeler le parc pour voir s'ils ont une solution. Et oui, tout est prévu, ils louent des kits avec draps, couverte (=couverture), serviette et débarbouillette (mini serviette à mains/visage). Nous sommes rassurés.
Jour 1
Lors de notre arrivée au parc, on nous explique que nous avons un bidon de 18 litres d'eau par jour et un petit tas de buches pour faire du feu à l'intérieur et à l'extérieur de la yourte. Les toilettes sèches sont à l'extérieur (à 50m, partagées avec 3 autres yourtes) et les douches sont près de l'accueil du parc (plus d'1km de la yourte) avec un timer pour l'eau (1 dollar pour 4mn, payable en pièces de 25 cents). Munis de notre clé nous partons découvrir notre yourte. Le parking est situé à 100m et un petit chariot est disponible pour transporter les bagages, nous décidons de prendre uniquement ce dont nous avons besoin pour la nuit et de ne pas utiliser le chariot. Nous sommes ravis de notre logement pour 2 nuits, notre yourte est bien équipée: un frigo et une cuisinière alimentés au propane, une lampe centrale unique alimentée par énergie solaire, tous les ustensiles de cuisine nécessaires, un poêle à bois pour le chauffage et à l'extérieur un bac a feu avec une grille pour faire cuire des aliments. Il n'y a pas d'évier et il faut faire chauffer de l'eau (grâce au bidon de 18l journalier) pour faire sa vaisselle, le produit vaisselle environment-friendly est fourni. Pour le feu, interdiction de prendre du bois mort ou des brindilles dans le parc, des allumes feu sont mis à disposition. Notre yourte est juste à côté de l'eau, et vraiment en face de l'île aux amours, le cadre est magnifique. Bon, il y a des moustiques mais cela me donne l'occasion de sortir les bombes anti-moustiques pour asperger nos vêtements et le stick pour badigeonner visages et parties de corps à découvert, efficacité nickel !
Pour le diner, nous faisons cuire un T-bone au feu de bois, excellent ! Sans électricité, il n'y a évidemment pas de possibilité de recharger portables et tablettes, cela nous permet de faire une pause d'écrans (je ne vise personne, haha). Nous passons la soirée à faire des jeux oraux autour de mots et nous amusons bien. Le ciel étoilé est là aussi magnifique et nous nous endormons en le regardant car le toit de la yourte est équipé d'un dôme transparent.
Jour 2
La 2ème partie de nuit a été fraiche, la couverte fournie dans le kit literie étant très mince. Je m'étais bien couverte mais Frédéric qui a été moins prévoyant a eu froid et a peu dormi après 4h30. Réveil assez matinal car le dôme transparent c'est bien pour voir les étoiles mais le matin ça laisse passer la lumière du jour :) Zacharie qui dort fenêtre et volets ouverts à la maison n'a été gêné ni par la fraîcheur de la nuit, ni par la lumière du jour. Nous avons dû le tirer du lit vers 10h00. Direction, la location de vélos que nous louons pour 24h afin d'explorer les 33km2 de ce petit parc.
Il y a quelques reliefs et Zacharie nous laisse sur place dans les côtes, en nous disant que c'est trop facile :) C'est sûr qu'avec 30 ans de moins, sa forme physique n'est pas la même que la nôtre, et son rapport poids puissance l'avantage aussi pas mal. Nous observons des phoques qui se dorent la pilule sur des rochers et admirons les contrastes de couleur entre le ciel, le fleuve, l'herbe et les pierres/rochers qui bordent l'eau, Zacharie s'amuse à ramasser quelques pierres pour faire des ricochets.
Déjeuner à la yourte puis petite sieste pour ces messieurs (aucune résistance, 2h de vélo et ça s'écroule !). Frédéric et moi repartons ensuite pour une 2ème balade à vélo dans le parc et magie de ce dernier jour, nous tombons sur 1 biche qui se délecte d'herbe, nous posons nos vélos pour aller plus près, elle se déplace légèrement et va rejoindre une 2ème biche que nous n'avions pas vue, quelle chance ! Elles ne sont pas apeurées et nous laissent approcher assez près. Au bout d'un moment nous reprenons nos vélos et après quelques dizaines des mètres, c'est un faon que nous apercevons et observons quelques minutes avant qu'il ne s'enfonce dans le sous-bois. C'est vraiment extraordinaire d'observer ces animaux dans leur environnement naturel et nous avons été gâtés pendant ces 10 derniers jours. Le choix que nous avons fait de privilégier la nature aux villes est vraiment le bon.
Après une bonne douche (l'eau est chaude et 4mn suffisent très largement à se laver des pieds à la tête), il est temps de préparer les valises pour rentrer en France. Dernier diner autpur de grillades au feu de bois et des fraises chantilly :) Nous préparons un bon feu dans le poêle pour avoir de la chaleur une bonne partie de la nuit, nous devrions avoir moins froid que la nuit précédente d'autant que nous nous sommes rendus compte dans la journée que 2 ouvertures n'étaient pas complètement fermées et ont donc laissé du froid pénétrer la nuit dernière. C'est sans compter sur Zacharie qui a oublié par mégarde des allumes feu sur le poêle... Ils ont commencé à fondre et enfumer la yourte, déclenchant le système d'alarme incendie. Nous sommes obligés de tout ouvrir pendant 1/4h avant que l'alarme ne s'arrête et que la yourte soit bien refroidie. Nois rigolons bien et empilons les couches de vêtements car notre 2ème nuit sera aussi fraiche que la précédente :)
Ce matin au réveil, dernier petit déjeuner au soleil face à l'île aux amours et devinez quoi, un renard est venu à 6m de nous, attiré par notre nourriture. Incroyable ! C'est notre cadeau de départ.
Je me suis bien amusée à tenir ce blog de voyage et j'espère que vous avez pris du plaisir à le lire. Je ne sais pas encore vous dire quand et où aura lieu le prochain voyage mais il y en aura d'autres c'est certain.
Nos logements au Québec
Notre 1er hébergement est à Levis, en face de Québec. C'est un appartment AirBnB tout à fait correct dans un quartier résidentiel très calme. Rien departiculier à en dire.
Notre 2ème hébergement, le Manoir Richelieu, est dans un cadre exceptionnel à la Malbaie, dans la région de Charlevoix. Situé sur les hauteurs de la Malbaie, il domine le Saint Laurent et offre toutes les prestations d'un palace (bar, restaurants, piscine, spa avec massages et soins de beauté, boutiques) et possède même un golf avec une vue imprenable sur le Saint Laurent, ainsi qu'une calèche (tour de 15mn offert pour les clients de l'hôtel). Et cerise sur le gâteau, nous pouvons dire que nous avons séjourné dans le même hôtel que les dirigeants du G7 2018 :)
Après 2 jours au manoir Richelieu, nous avons loué pendant une semaine un petit chalet de l'autre côté de la Malbaie à Cap à l'Aigle, avec là aussi une belle vue sur le Saint Laurent. Simple mais très fonctionnel, avec 2 chambres, une salle de bains et un séjour cuisine qui nous permet de faire nos repas du soir lorsque nous ne voulons pas sortir.
Pour notre 1er hébergement en Gaspésie, dans la baie des chaleurs, nous dormons 1 nuit au riotel Bonaventure où la terrasse de notre chambre est à moins de 10m de l'eau. Un hôtel agréable avec posibilité de forfait couette et café (chambre+petit déjeune) ou couette et fourchette (chambre +diner+petit déjeuner).
Nous changeons ensuite complètement de mode d’hébergement et passons aux auberges de jeunesse. La première, la Maison Rouge, est à Percé et est classée par Lonely Planet comme la plus belle d’Amérique du Nord. Je dois dire que nous sommes bluffés. Nous avons pris une chambre pour 3 dans la maison principale qui date de 1872. La décoration est splendide, les lits ultra confortable et nous dormons dans des draps Laura Ashley. Il y a 3 salles de bains pour 6 chambres, ce qui est tout à fait correct. L'avantage des auberges de jeunesse est la possibilité de rencontrer d'autres voyageurs et nous faisons la connaissance d'un couple sino-canadien. Zacharie passe la soirée et une partie de la nuit à discuter avec le canadien puis un 2ème arrivé plus tardivement que nous croiserons le lendemain.
Nous partons ensuite pour 4 jours au coeur des parcs. Une nouvelle auberge de jeunesse nous attend près du parc du Forillon. Genre très différent, plus rustique mais un chalet très mignon au bord de l'eau. Toilettes et douches à l'extérieur. Gros avantage, il y a un bâtiment commun juste à côté de notre chalet avec un bar à bière, des billards et plein de jeunes. Bonne pioche pour Zacharie qui est ravi.
Ensuite parc de la Gaspésie, nous logeons dans un bel hôtel très confortable au coeur du parc mais trouvons ça finalement beaucoup moins drôle que les auberges de jeunesse.
Pour nos 2 dernières nuits en yourte au parc du Bic, voir billet spécial :)

À la recherche des ours, orignaux, et caribous de la Gaspésie
Je vous ai quittés hier pour retourner voir le fabuleux ciel étoilé de la Gaspésie et je l'ai admiré pendant un bon moment en me disant que je n'en verrai peut être plus jamais d'aussi beau. Et cerise sur le gâteau, j'ai vu une étoile filante et un début d'aurore boréale, vraiment extraordinaire cette soirée.
Ce matin nous nous levons dès potron minet, je n'ai pas fermé les rideaux, c'est la lumière de l'aurore qui m'a réveillée, et quelle aurore ! Encore plus belle que celle de la Malbaie. Le réveil de Zacharie pour partir à la pêche à 6h est plus que difficile mais il arrive à être à l'heure quand même. Il est véhiculé par 4 autres personnes de l'auberge de jeunesse qui constituent le reste du groupe de pêche. Nous partons de notre côté à la rencontre des ours du parc du Forillon. Sur la route 132 (vous savez, celle qui fait le tour de la Gaspésie), nous tombons tout d'un coup sur un orignal et ses 2 petits ! Ils sont sur le bord de la route, Frédéric sort son téléobjectif et avance tout doucement mais ils quittent le bord de la route pour entrer dans le sous-bois et manger des feuilles. Il arrive à les photographier tant bien que mal. Nous rentrons sur la route du parc, la guérite du gardien est vide donc pas de droits d'entrée à payer. En avançant un peu, nous retombons sur mon copain porc épic d'hier ! La journée commence bien, pourvu que ça continue.
Nous nous garons et empruntons le même sentier que la veille. Nous sommes bien sûrs seuls à cette heure là. Tout est calme, nous écoutons les bruits de la forêt et entendons des animaux crier au loin en contrebas du sentier sans savoir ce dont il s'agit. Nous voyons de nombreux écureuils (nous les reconnaissons maintenant facilement à leur cri) et apercevons des buses ainsi qu'un phoque qui fait la planche dans l'eau (oui oui). Au bout de 45mn, nous arrivons à l'endroit où le couple de l'auberge a vu maman ours et petit ours hier soir. Effectivement il y a un passage visible au milieu de la végétation de part et d'autre du chemin et nous avons vu plusieurs excréments d'ours dans le coin. Nous décidons de nous poster et d'attendre sans bruit. Il y a bien quelques bruissements dans la végétation par moments mais rien de très significatif et au bout d'1/2h, il faut accepter que les ours ne se montreront pas à cet endroit là, en tout cas pas pour nous. Nous rebroussons chemin en regardant bien attentivement autour de nous mais point d'ours :( En revanche un peu avant d'arriver au bout de notre randonnée, Frédéric repère un spectacle très amusant : un porc épic est accroché en haut d'un arbre et se nourrit de feuilles. C'est vraiment très drôle, on dirait un koala; il agrippe le tronc avec ses 2 pattes arrières et utilise ses 2 pattes avant pour attraper les branches et les approcher de son museau pour en grignoter les feuilles. Je ne savais pas du tout que les porcs épics grimpaient aux arbres ! A défaut d'ours, nous avons quand même vu plusieurs autres animaux et un magnifique lever de soleil, ça vallait le coup de se lever tôt.
En revenant à l'auberge, nous retrouvons Zacharie qui arrive en même temps que nous avec sa pêche. Il est enchanté de l'expérience et devinez quoi, il a vu un ours ! Pendant qu'ils se rendaient au port, un ours a traversé la route devant leur voiture. Le comble ! C'est nous qui partons en balade aux ours et c'est lui qui en voit un... il y a au moins un Villot qui pourra dire qu'il a vu un ours hors d'un zoo :) Côté pêche, ça mordait dès qu'ils mettaient les cannes dans l'eau, un banc de maquereaux sous le bateau visiblement. Ils ont rejeté les plus petits et chacun a rapporté de quoi manger. Zacharie a donc 2 maquereaux à cuisiner pour son petit déjeuner (original), ce qu'il fait avec grand plaisir. Il nous fait gouter et je dois dire qu'ils sont excellents.
Nous prenons la route vers 11h30 en direction du parc national de la Gaspésie. Nous coupons le trajet de 3h par un arrêt au joli phare tout rouge de La Martre. Le parc national de la Gaspésie est le plus grand de la région (800 km2) et peuplé de caribous (ils font un gros travail'pour la préservation de l'espèce) et orignaux. Notre hôtel, le gite du Mont Albert, est situé au coeur du parc. Il est très confortable et constitue une halte agréable entre notre chalet à l'auberge du griffon et notre hébergement des 2 prochaines nuits qui sont plus rustiques. Nous partons en fin d'aprés-midi faire une randonnée de 2h réputée ête propice aux rencontres avec les orignaux (celle des caribous est beaucoup trop longue et difficile). Pour aller au départ de la randonnée il faut emprunter sur 9km un chemin parsemé de graviers et le bas de caisse de la voiture résonne du bruit de leurs projections (note à moi-même, pour un prochain voyage au Canada, louer un 4x4). Le chemin que nous empruntons à pied monte un peu et au bout de 15 minutes nous avons la chance de voir un orignal et son petit en train de se régaler de feuilles. Frédéric a cette fois le temps de prendre de belles photos. Le reste de l'ascension se fait sans voir d'autres orignaux. Au sommet du mont Ernest Laforce, nous avons une vue imprenable sur tous les autres sommets du parc dont le mont Albert (petit clin d'oeil à mon papa). Nous finissons la balade puis reprenons la voiture et sur le chemin gravillonneux du retour, surprise : un orignal traverse devant nous !
Bilan de la journée très positif :) Demain, direction le parc du Bic qui n'est plus en Gaspésie mais dans la région du haut Saint Laurent. Nous n'y verrons pas de grands animaux mais il mérite un arrêt qui sera notre dernier avant le vol retour pour la France samedi soir. Nous n'aurons pas de WiFi dans notre hébergement donc vous verrez bien quand je posterai les prochains billets.

Balade au bout du monde
Après une 2ème nuit dans la magnifique auberge de jeunesse Maison Rouge (je prépare un billet spécial sur nos hébergements que je publierai à la fin de notre séjour), nous quittons Percé vers 10h30 (Zacharie a trouvé des compagnons de discussion pour la fin de la soirée / début de nuit et a un peu de mal à se lever...). Notre prochaine destination n'est qu'à 2h de route, nous avons donc le temps de nous arrêter dans la petite ville de Gaspé où nous dégustons d'excellents cafés améliorés accompagnés d'un muffin aux figues dans une très jolie brûlerie et achetons quelques produits locaux (saumon fumé et fromage) pour nos prochains pique-niques. La ville de Gaspé n'est pas vraiment jolie, seul le quai où nous nous sommes arrêtés vaut un coup d'oeil, la municipalité ayant décidé il y a quelques années de redonner un peu de cachet à une zone précédemment défigurée en restaurant 7 bâtiments anciens.
La route 132 (que nous suivons depuis le début car elle fait tout le tour de la Gaspésie) est particulièrement jolie car elle longe la côte tout en traversant de vastes espaces boisés et offre des vues magnifiques. Nous arrivons en début d'après-midi à notre nouvel hébergement, l'auberge de jeunesse de griffon aventures à l'Anse au Griffon où nous avons loué un petit chalet avec vue directe sur l'eau :) Nous ne nous attardons pas car nous voulons aller faire une rando dans le parc national du Forillon qui est à proximité. Le parc du forillon fait partie des plus beaux parcs de Gaspésie, on peut y croiser de nombreux animaux dont l'orignal et l'ours noir, tout en apercevant des baleines. Aurons nous de la chance ? Le chemin que nous prenons est d'une difficulté moyenne 2h30 A/R avec un dénivelé raisonnable. Il a la particularité d'amener au bout du monde, au cap Gaspé (issu de Gespeg qui en langue Mic Mac signifie bout du monde). Nous sommes attentifs tout au long de notre randonnée mais ni ours brun ni orignal à l'horizon, déception ! Nous arrivons néanmoins au cap Gaspé où se dresse un joli phare rouge et blanc, et descendons 400m de plus (qu'il va falloir remonter...) pour arriver vraiment au bout du monde. Des phoques se baignent en dessous de nous. Et non seulement pouvons nous dire que nous avons été au bout du monde mais aussi que nous avons fait une bout du sentier international des appalaches; bon OK ce n'est que 8km A/R mais c'est quand même un sentier mythique, et en plus c'est un morceau du GR A1, le premier sentier d'Amérique du Nord officiellement homologué GR par la fédération Française de Randonnée Pédestre. Sur le chemin du retour Zacharie et moi apercevons une baleine qui plonge puis en repartant en voiture nous croisons 2 porcs épics; je descends de voiture et m'approche pour les prendre en photo puis j'entends Frédéric crier "ne t'approche pas trop"). En revenant à la voiture, je dis en rigolant "tu avais peur qu'il m'attaque ?" et j'apprends que les porcs épics peuvent projeter des épines quand ils sont attaqués ! J'ai échappé de peu à une attaque de porc épic :)
De retour à l'auberge, nous dégustons un excellent repas commandé avant de partir au food truck; la nourriture est faite sur place avec des produits frais, top ! L'ambiance à l'auberge est vraiment sympa, nous faisons partie des plus vieux mais nous sentons à l'aise pour discuter avec les autres locataires des lieux et au détour d'une conversation nous apprenons que nos voisins de comptoir ont vu un ours et son petit sur la même rando que nous, 1h plus tard. La meilleure heure pour les croiser est le matin tôt ou le soir. Frédéric et moi décidons donc d'y retourner demain matin aux aurores (la perspective de voir peut-être des ours me fait vite oublier la fatigue de la fin de la rando de cet après-midi) après avoir regardé le lever du soleil depuis notre chalet pendant que Zacharie part pêcher en mer. Vous saurez donc demain si notre lever très matinal a été payant. En attendant nous avons pu observer ce soir le ciel étoilé le plus exceptionnel que nous ayons jamais vu. Le Canada est réputé pour ses ciels particulièrement purs et cette réputation n'est pas usurpée. Nous avons passé un bon moment avec la tête levée pour en profiter et je vais de ce pas y retourner car c'est magique !

Le magasin général
Sur la route vers Percé, nous nous sommes arrêtés hier au petit port de pêche de l'Anse-à-Beaufils où une sorte de musée vaut le détour. Il s'agit d'un authentique magasin général historique d'époque qui a gardé toutes ses boiseries de chêne et des marchandises des temps anciens. S'y côtoient d'anciennes cuisinières, laveuse, barate à beurre, équipements de ferme et de pêche, différents vêtements, chaussures et chapeaux, fournitures d'école, médications.... A l'époque, les magasins généraux proposaient de tout, c'était un peu l'ancêtre de nos hypermarchés, en beaucoup plus beau :)
La visite permet de voir à la fois le magasin, l'entrepôt et le bueau. Elle est faite par un trio de guides-conteurs qui nous replongent au début du XXième siècle à l'aide d'anecdotes amusantes. Cela vaut vraiment le détour.

Parc national du rocher percé ef de l'île de Bonaventure
Le rocher percé qui a donné son nom à la ville la plus proche, est la curiosité locale et contribue grandement à la renommée de cette pointe de la Gaspésie. Il s'agit d'un rocher de 375 millions d'années constitué de roches calcaires qui s'effritent de 300 tonnes par an. Il mesure 433m de long, 90m de large et 88m de haut au point le plus élevé. Sa particularité est de posséder une arche naturelle. Une 2ème arche existait mais un effondrement de la roche en 1845 l'a supprimé. La croisière que nous avons prise permet de faire le tour du rocher pour l'admirer sous toutes les coutures avant de continuer vers l'île Bonaventure qui est l'autre point d'attraction de Percé, vous allez comprendre pourquoi.
A l'approche de l'île nous observons de gros phoques gris qui se prélassent sur les rochers. Les mâles pèsent 350kg et mangent 200 tonnes de poissons par an. Nous voyons aussi de nombreux oiseaux sur les parois rocheuses de l'île et au dessus de nos têtes. Le bateau nous débarque sur une petite plage de l'île où plusieurs sentiers de randonnées permettent d'atteindre le côté opposé dans des temps plus ou moins longs. Nous choisissons le sentier des mousses pour l'aller avec un retour par le sentier du Roy. C'est le chemin plus long mais celui qui donne les meilleurs points de vue. Nous marchons au travers de sous bois tranquilles bordés de mousses, champignons et plantes diverses. Il y a un léger dénivelé mais rien de très méchant, l'allure est donc bonne. Au bout de 45mn, un vacarme assourdissant vrille nos tympans et une odeur nauséabonde agresse nos narines, nous savons que nous approchons près du but de la balade et effectivement, quelques dizaines de mètres plus loin nois découvrons la colonie de fous de bassan ! C'est vraiment impressionnant, même en étant prévenus. Ils sont plus de 100.000 sur l'île ce qui en fait une des plus grosses colonies existantes et surtout celle où on peut les approcher de plus près. Ils ne sont qu'à quelques dizaines de centimètres de nous pour les plus proches.Des guides du parc national sont présents sur le site pour donner des explications aux visiteurs qui le souhaitent et nous avons appris plein de choses sur ces oiseaux.
Les fous de bassan arrivent sur l'île en avril pour se reproduire. Chaque couple a son territoire, d'environ 80cm de diamètre qu'il défend jalousement et réinvestit l'année suivante exactement au même endroit. Une fois fécondée, la femelle pond 1 oeuf qui est couvé à tour de rôle pendant 44 jours par les 2 parents (pendant quel'un couve, l'autre va pêcher). L'oisillon est élevé et gavé pendant 3 mois, jusqu'à ce qu'il pèse environ 1kg de plus que ses parents (4kg au lieu de 3kg). Une fois qu'il se sent prêt, le gros oisillon va jusqu'à la falaise et prend son envol, après avoir observé les autres oiseaux (c'est l'apprentissage par l'exemple, les parents n'éduquent pas). Il lui faut une quinzaine de jours pour vraiment savoir voler et pêcher, d'où la réserve de 1kg pour tenir le temps nécessaire. Lorsqu'il est au point le petit fou de bassan quitte l'île et ne reverra pas ses parents. Toute la colonie migre courant octobre vers la chaleur de la Caroline du Sud, de la Floride ou du golfe du Mexique. Les petits nés trop tardivement dans la saison et incapables de voler sont laissés sur place et feront le bonheur des renards (je peux attester qu'il y en a sur l'île car j'ai eu la chance d'en voir un magnifique au détour d'un chemin). Le retour de la colonie sur l'île de Bonaventure se fera au printemps suivant. Les jeunes oiseaux nés sur l'île y reviennent en général la 3ème année après 2 années passées à découvrir le monde; ce n'est alors qu'une sorte de repérage car ils ne sont pas encore matures sexuellement, la reproduction se faisant à partir de 5 ans. Les fous de bassan vivent environ 20 ans et gardent le même partenaire toute leur vie. Pour attraper des poissons, ils plongent dans l'eau â une vitesse vertigineuse pouvant atteindre 100km/h (d'où leur nom), c'est vraiment impressionnant à voir car ils replient leurs ailes à la dernière seconde et c'est comme un obus qui pénètre la surface de l'eau en faisant "splash".

Bioparc de Bonaventure
Nous espérons voir quelques animaux évoluer dans leur habitat naturel cette semaine mais ceci n'étant pas sûr, nous avons décidé de nous rendre au Bioparc où une quarantaine d'animaux de Gaspésie évoluent en semi liberté : phoques, loutre de rivière, castors, mouflettes, lynx du Canada, lynx roux, cougars, loups, renards roux, coyotte, orignaux, caribous, harfang (chouette des neiges), ours noirs, picargue à tête blanche... Tous les animaux du parc ont été trouvés dans la nature blessées (et n'auraient donc pas survécu en liberté) ou sont nés en captivité (un certain nombre sont nés dans le bioparc).
Nous arrivons pile à temps pour le début du nourissage ce qui nous permet de bien voir les animaux.
Les animalières donnent de nombreuses explications et nous nous instruisons. Je vais vous faire partager quekques unes de mes nouvelles connaissances pour que vous vous couchiez moins ignorants ce soir :)
Les phoques nagent à une vitesse qui peut aller jusqu'à 35 km/het peuvent rester 30 minutes sous l'eau à des profondeurs pouvant atteindre 500m. Ils mangent ente 1 et 3 kg de poisson par jour. Leur paupières sont translucides ce qui leur permet de voir sous l'eau et leurs narines sont naturellement bouchées, ils doivent donc souffler pour respirer (c'est l'inverse de nous qui devons nous boucher les narines sous l'eau).
Les ratons laveurs hibernent, nous les avons donc vu à une période de l'année où ils commencent à être tout gros (trops mignons, de bonnes grosses boules de poils). Lors de leur réveil au printemps ils sont tout maigres.
Les cougars sont les plus gros des petits félins. Leurs queuesde 1m leur permettent de maîtriser leur équilibre et ils miaukent, comme les chats. Ce sont les maîtres du camouflage pour chasser leurs proies.
Les lynx n'ont presque pas de queue. Leur vue est exceptionnelle mais leur odorat pas terrible.
Le lynx du Canada a des grosses pattes (aussi grosses que celles du cougar pour un poids 10 fois moindre) pour se protéger du froid dans la neige de l'hiver. Sa nourriture préférée est le lièvre, il en mange environ 200 par an.
Le lynx roux est tacheté, a des pattes moins grosses, une nourriture plus variée et est plus agresxif que le lynx du Canada.
Les bois des cervidés sont recouverts de velours lorsqu'ils poussent au printemps. Ce velours comporte des vaisseaux sanguins qui alimentent les bois et leur permet de pousser jusqu'à leur chute à la fin de l'hiver.
L'orignal et le caribou sont herbivores, comme tous les cervidés.
Les loups constituent en général des meutes de 5 à 8 individus mais en Alaska, il en existe une de 36 loups ! Chaque meute a un mâle alpha et une femelle alpha qui sont le couple reproducteur, les autres femelles de la meute s'occupent des petits.
Les quelques photos ci-dessous ont été prises avec la tablette et sont de qualité médiocre, j'attends avec impatience de voir sur grand écran celles prises par Frédéric au téléobjectif.

La forge-menuiserie Cauchon et l'arrivée en Gaspésie
Pour notre dernière matinée la Malbaie nous décidons d’aller prendre une nouvelle fois le petit déjeuner à la boulangerie Pains d'exclamation ! C'est un peu devenu notre QG :) Nous en profitons pour acheter quelques charcuteries locales pour agrémenter le pique-nique de demain. Le reste de la matinée est consacré à la lessive (grâce à Paul les bons tuyaux nous savons qu'il faut aller la faire au camping de la Malbaie) et aux bagages.
Les corvées étant terminées nous avons tout l'après-midi libre. Nous allons explorer la rue commerçante de la Malbaie qui doit contenir en tout et pour tout moins d’une dizaine de boutiques assez peu attirantes mais l'une d'entre elles, la boutique Charlevoix, vend de très beaux articles de mode et d'artisanat fabriqués dans la région. Quelques achats en laine d’alpaga plus loin (pas que pour moi, contrairement à ce que pourraient penser de mauvaises langues qui connaissent mon penchant pour les vêtements et accessoires de mode, Frédéric s'est laissé tenter aussi), nous décidons d’aller visiter la forge-menuiserie Cauchon qui est classée monument historique. Construite en 1882 par Joseph Cauchon, elle était autrefois située au cœur d’un véritable petit complexe industriel comprenant entre autres un moulin à scie, un moulin à farine et différents commerces. En effet, outre une grande ingéniosité dans ses fabrications et la conception de sa forge (double foyer, soufflet double qu'il a électrifié par la suite pour éviter trop d'efforts), Joseph Cauchon était assez visionnaire et avait compris qu'il fallait étendre son business pour pouvoir vivre correctement; il avait donc développé toute une activité industrielle autour de la forge-menuiserie avec ses fils (il en a eu 9 + 5 filles, de 2 femmes différentes). La forge n'est plus en réelle activité mais fonctionne toujours pour des démonstrations. Cette visite a été pour moi particulièrement intéressante car une partie de la forge était utilisée pour le ferrage des chevaux (le matériel et les installations sont toujours là) or un de mes arrières grand-pères était maréchal ferrant.
Zacharie ayant préféré passer son après-midi à la piscine du manoir Richelieu, nous le récupérons assez fatigué (il a fait des longueurs pendant 1h30 non stop puis jacuzzi et bain de soleil) et prenons un apéritif au bar du palace avant d’aller admirer les couleurs du coucher de soleil qui sont ce soir particulièrement belles car les reflets donnent une couleur rose-mauve au fleuve, ce qui n'arrive qu'une fois de temps en temps. Nous terminons par un dîner dans un très bon restaurant (le tandem) avec Paul où les 2 jeunes partagent une fondue au fromage agrémentée de kirsh tandis que je déguste une tajine d'agneau de Charlevoix et Frédéric des gnocchis au homard.
Ce matin lever aux aurores (6h) pour aller prendre le traversier à Saint Siméon. Nous trouvons très intéressante la façon dont ils gèrent leur traversier. 1 personne vient voir les véhicules qui attendent pour compter le nombre de passagers et donner un papier où tout est indiqué ( type de véhicule et nombre de passagers); il suffit ensuite de payer à bord du traversier une fois qu'on a embarqué et rendre ensuite le papier prouvant qu'on a payé à un employé qui passe à chaque voiture avant la sortie. Par ailleurs un système de petit déjeuner très bien organisé est proposé à bord aux passagers qui le souhaitent. Tout ceci permet à la foi de rentabiliser le temps à bord mais aussi de minimiser le temps du bateau à quai pour augmenter les rotations. Pendant l'heure de durée de la traversée nous scrutons la surface du Saint-Laurent mais aucune baleine n’est visible. L'arrivée de l’autre côté se fait à Rivière du Loup. Nous avons ensuite 5h de voiture à enquiller par des routes quasiment désertes et très droites qui traversent des forêts puis longent le Saint Laurent. Une partie de la route traverse le Nouveau Brunswick et c'est très drôle de s'apercevoir que sur cette partie là nos portables avancent d'1h car il y a un décalage horaire avec le Québec ! Dès que nous passons en Gaspésie, l'heure change de nouveau car même si la Gaspésie est sur la même latitude que le Nouveau Brunswick, c'est l'appartenance au Québec qui prime pour le fuseau horaire. Nous nous arrêtons pour voir une curiosité locale, le chateau Bahia. Au détour d'un chemin caillouteux, nous découvrons un chateau féodal très très kitsch, on dirait un chateau playmobil géant. Je vous laisse juger par vous-mêmes ci-dessous :) Il s'agit du rêve d'un québecois qui l'a construit avec son père. Il est même possible d'y dormir car c'est une auberge.
Nous arrivons ensuite dans la baie des chaleurs qui offre de très jolies vues sur le Saint Laurent et bénéficie de températures très douces; c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a été nommée ainsi par Jacques Cartier. La température de l'eau peut y atteindre 24 degrés (j'ai testé avec mes pieds et je confirme que c'est au moins 20) alors que partout ailleurs elle ne dépasse pas quelques degrés ! Nous croisons de nombreuses Harley ou motos équivalentes; la douceur du climat et les reliefs beaucoup moins valonnés qu'à Charlevoix sont, il est vrai, propices à la sortie de ces belles machines. A Carleton-sur-Mer, nous sommes amusés de voir des yourtes flottantes le long de notre parcours, ça doit être très surprenant de dormir là dedans mais vous verrez nous aurons aussi des habitats insolites cette semaine. Pas ce soir cependant. Notre chambre d'hôtel pour la nuit, à Bonaventure, est au bord de l'eau (5m à faire pour avoir les pieds dans l'eau en sortant de notre terrasse), nous sommes ravis. Là aussi, magnifique coucher de soleil, nous sommes gâtés.
Demain nous vous emmenons découvrir la faune de la Gaspésie...

Les palissades de Charlevoix et l'érablière
Ce matin, repos et brunch dans notre petit chalet. Le départ du jour ne se fait qu'à 12h15 pour conduire Zacharie aux Palissades de Charlevoix où il va faire une après-midi sensations fortes: via ferrata le long d'une paroi rocheuse, pont suspendu au dessus du vide, tyrolienne de 250m et descente en rappel de 70m. Pendant qu'il fait ses acrobaties, nous en profitons pour aller visiter une érablière et faire une randonnée sur le site des palissades.
L'érablière est au bout du bout d'un chemin de terre caillouteux. Elle a été rachetée par une jeune québecoise en 2010, elle avait été inexploitée pendant 7 ans suite au décès du producteur précédent. Complètement novice dans le domaine, l'actuelle propriétaire a dû se former au métier d'acéricultrice (c'est comme cela qu'on appelle une productrice d'érable). Le monsieur qui nous accueille est son beau-père; il a un accent québecois beaucoup plus prononcé que ce que nous avons expérimenté jusque là et nous ne comprenons pas tout ce qu'il nous dit :) Heureusement la visite se fait à l'aide de panneaux explicatifs et d'une vidéo. Il existe 2 types d'érables: tout d'abord l'érable à sucre dont les feuilles deviennent jaunes à l'automne, vit 400 ans et nécessite 40l de sève pour obtenir 1l de sirop et ensuite l'érable rouge ainsi nommé car ses feuilles deviennent rouges à l'automne, il vit 75 ans et il faut 56l de sève pour produire 1l de sirop. Un trou d'une profondeur de 4cm est fait en février dans les troncs de plus de 20cm de diamètre (arbres agés de plus de 40 ans). La sève commence à s'écouler vers mi mars et cela s'arrête vers fin avril. La période de production est donc très courte et à ce moment là les acériculteurs travaillent quasiment H24. La sève d'érable est transformée en sirop d'érable par un processus d'osmose inversée. Des produits dérivés sont aussi fabriqués dans l'érablière comme du beure d'érable, du caramel d'érable ou encore de la compote de pomme à l'érable. La visite comprend une dégustation et nous nous régalons. Nous nous laissons tenter par quelques produits qui vont venir alourdir la valise du retour :)
La randonnée que nous faisons ensuite est celle de l’Aigle. Elle dure environ 2h et cela colle à peu près avec l’heure de retour prévue de Zacharie. Elle démarre assez sec en mode escalade de petits rochers et grimpe bien. Je trace et suis assez contente de ma forle pbysique du moment, Frédéric a un peu plus de mal, il faut dire qu'il porte le sac à dos et a aussi quelques kilos de plus que moi à soulever... Au bout de 45 mn nous arrivons au Perchoir d’où nous avons une vue magnifique sur la paroi rocheuse de 400m de haut et les lacs en contrebas. La suite du sentier est plus facile, nous avançons au milieu de la forêt avec de légers dénivelés. Tout en haut nous avons la surprise de croiser le groupe de Via Ferrata de Zacharie qui est tout étonné de nous voir. Il est ravi de la première partie de son parcours (escalade de la paroi rocheuse) même s’il trouve qu’elle était un peu trop facile. La suite de notre randonnée nous permet de voir les prémices de l’été indien, quelques feuilles sont déjà toutes rouges. Nous imaginons la beauté des paysages dans 1 mois quand tous les arbres auront pris leurs couleurs d’automne. Nous retrouvons Zacharie en bas, il est très content de son après-midi qui était "grave cool", il a juste eu un peu d'appréhension pour la descente en rappel car il n'aime pas dépendre uniquement du matériel pour sa sécurité.
Notre séjour à Charlevoix touche à sa fin. Demain ce sera lessives, bagages et autres préparatifs en vue du départ samedi matin tôt pour la Gaspésie où nous allons passer 1 semaine plus itinérante. Prochain post d'ici 48h au gré du WiFi.

Baie des Rochers et maison du Bootlegger
Mercredi nous avions décidé de faire une grande randonnée avec de magnifiques points de vue dans le parc national des grands jardins. L’idée était de partir à 8h pour être sur place au départ de la rando vers 9h, grimper puis pique-niquer là haut et redescendre. La durée totale de cette randonnée de l’ordre de 5h. Mais à 7h, message de Paul qui nous indique que la météo indique 100% de pluie à partir de midi, la randonnée tombe à l’eau (c’est le cas de le dire) car nous ferions toute la descente sous la pluie. Heureusement Paul n’est pas à cours d’idées et nous propose une randonnée moins longue d’environ 2h dans la Baie des Rochers que nous pourrons faire avant que le mauvais temps n’arrive. Cette randonnée étant peu connue nous ne rencontrerons pas trop de monde non plus. Le chemin que nous prenons monte d’abord pas mal sur sa 1ère partie (escaliers en bois plus ou moins entretenus, rochers) puis est plutôt plat sur sa 2ème partie mais avec énormément de racines apparentes, il faut donc bien regarder où l’on met les pieds. Par endroits de petits belvédère offrent de magnifiques points de vue sur la baie et au bout du sentier nous arrivons à une plage quasiment privée où la vue est très belle. Zacharie saute de rochers en rochers (c’est un vrai kangourou, depuis le début du séjour il saute partout et a une détente qui nous impressionne).
Pour le retour le groupe se sépare en deux : Frédéric et moi reprenons le chemin aller en sens inverse tandis que Paul et Zacharie décident de rentrer par les parois rocheuses (en mode un peu escalade) et par la baie en marchant dans la vase, ce qui est possible puisque la marée a baissé pendant que nous faisions le chemin aller. La partie dans la vase n’emballe pas Zacharie car il a une sorte de phobie de ce qui pourrait se trouver en dessous :) mais il se prête au jeu. Quant à moi je ne suis pas mécontente d’arriver, la dernière partie du chemin en descente sollicite pas mal le dos et je ressens un peu les chocs. Une randonnée de 2h ce n’était pas mal finalement :)
Après l’effort, le réconfort (j’ai faim et selon Frédéric une Thil qui a faim ce n’est pas mieux qu’un Villot qui a faim...). Nous allons déjeuner à la maison du Bootlegger. Le bootlegger est un trafiquant d’alcool du temps de la prohibition américaine et la maison où nous allons est une véritable ancienne maison de la prohibition qu’un riche américain a fait déménager d’un point à un autre du Québec en la démontant et la remontant entièrement. Lors de la reconstruction il prit soin d’y inclure des escaliers secrets, des portes dérobées, des pièces cachées afin de déjouer l’administration québécoise et pouvoir poursuivre une activité de vente d’alcool prohibé. Lors de la visite le guide est très fier d’expliquer que la toiture repose sur des poutres à chevrons, ce qui pour nous européens est très banal :) Le cadre est très amusant et vaut le détour même s'il est très touristique.

Croisière aux baleines
Aujourd'hui direction Baie Sainte Catherine pour le départ de la croisière aux baleines. De mars à décembre, les baleines viennent s’alimenter dans les eaux côtières de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Elles abondent de début juillet à début septembre et nous sommes donc dans la pleine saison. 13 espèces de mammifères marins sont répertoriées dans la région dont plusieurs sortes de baleines parmi lesquelles bélugas, petits rorquals, rorquals à bosse, épaulards et cachalots.
Nous avons choisi la croisière de 10h15 et il faut donc se lever tôt pour partir à 8h30 car nous avons près d’1h de route et il faut y être 40 minutes avant le départ. Arrivés sur place, nous nous couvrons bien car la température sur l’eau est très inférieure, (au moins 10°) à la température sur la côte. On nous équipe d’un pantalon et d’une grosse veste pour nous protéger du vent. Le bateau de la croisière précédente rentre au port et la guide viens nous voir pour nous expliquer qu’il y a beaucoup de brume, beaucoup de vagues et que le groupe de 8h n’a vu aucune baleine :( La seule chose qu’elle nous promet c’est que nous allons être très très mouillés et très très secoués pour la croisière en zodiaque et elle propose à ceux qui le souhaitent ou auraient le mal de mer d’aller sur le gros bateau. Nous décidons de rester sur le zodiaque, tant pis pour la douche nous avons nos tenues protectrices et le zodiaque permet de s’approcher plus près des baleines s’il y en a... Et c’est parti !
Effectivement, nous arrivons très vite dans la brume et recevons pas mal d’embruns, il est assez clair qu’avec une visibilité proche de 2 m il y a peu de chance que nous voyons des baleines. Nous sommes un peu dépités, d’autant que notre guide nous indique que la veille la journée a été exceptionnelle avec une soixantaine de baleines (bélugas, rorquals et baleines à bosse) autour des bateaux, c’est la première fois qu’elle voyait ça en 17 ans, tant mieux pour les croisiéristes d’hier mais dommage pour nous. La guide décide de sortir de la brume pour aller vers la côte où la météo est meilleure. Quelques embruns plus tard, il faut se rendre à l’évidence, les tenues ne sont pas étanches mais simplement coupe-vent, nous sentons que nos vêtements commencent à être bien mouillés à l’intérieur, pas de baleines et bien douchés, c’est la loose totale !
Heureusement à la sortie de la brume le temps est effectivement beau et au bout de quelques minutes c’est le jackpot, une première baleine, un petit rorqual, fait son apparition nous allons ainsi en voir 6 ou 7 faire plusieurs apparitions tout au long de la croisière dont 1 qui surgit juste à 2m du bateau ! Frédéric a pris son téléobjectif et l'a soigneusement protégé de l'eau jusque là, c'est le moment de le sortir. Il le met en mode sport pour avoir la mise au point la plus rapide possible et déclenche des séries de photos au juger à chaque fois qu'une baleine sort de l'eau mais c'est très difficile de les prendre, il faut être super rapide pour réagir au dixième de seconde car la baleine ne reste qu'1 à 2 secondes en dehors de l'eau. Impossible de savoir sur le moment si les prises sont bonnes; après visionnage, certaines s'avèrent superbes, il a même réussi à avoir la tête d'une baleine et le ventre et une nageoire d'une autre qu'il pense faire agrandir (en revanche celle qui était la plus proche était tellement proche qu'il n'en a que des morceaux). Les photos ci-dessous ont été prises avec la tablette, donc qualité moindre mais on y voit quand même un peu les rorquals.
C’est extraordinaire d'avoir vu ça et nous mesurons notre chance. Nous nous rendons compte l'après-midi que le vent, l'air marin et la douche salée nous ont bien fatigués mais nous allons nous coucher ce soir avec des étoiles plein les yeux.

Isle-aux-Coudres et initiation au golf
Le WiFi n'est pas toujours au top et je n'arrive pas à poster tous les jours, ce que vous aller lire ci-dessous correspond à la journée d'hier (lundi) ou même avant hier pour vous avec le décalage horaire.
Les insomnies ont parfois du bon. Etant tous les 2 réveillés avant 5h, nous sommes allés voir le lever du soleil sur le Saint Laurent :) Nous avons pu admirer les premières lueurs de l'aube puis l'apparition du soleil avec des nuages de formes extraordinaires et une brume sur l'eau. Un moment magique !
Il est un peu plus de 6h et comme nous sommes réveillés depuis maintenant 2h, nous commençons à avoir faim. J'ai l'idée de regarder si l'excellente boulangerie de la Malbaie ouvre tôt et bingo, ils ouvrent à 6h30. Nous sommes du coup les 1ers clients :)
Après nous être régalés de plusieurs viennoiseries chacun (ça creuse les levers nocturnes), nous en rapportons à Zacharie pour aider son humeur au réveil; il faut dire qu'il se lève ici à des horaires très différents de ces horaires habituels et les démarrages sont un peu durs, mais après 1/2h et un peu de remplissage d'estomac, tout va bien :)
Nous partons pour l'Isle-aux-Coudres. Pour s'y rendre il faut emprunter un traversier gratuit, la traversée prend environ 20mn. Nous avons oublié de regarder les horaires et loupons de 5mn le bac de 9h30, et c'est la seule heure où il n'y en a pas toutes les 1/2h. Pas grave, nous attendons en admirant les paysages et cela permet à Frédéric de faire une petite sieste. Une fois arrivés sur l'île, nous entamons la tournette (activité typique des insulaires qui consiste à rouler, le plus souvent en voiture, le long du chemin de ceinture de l'île afin d'admirer les paysages et passer le temps). Le tour de l'île fait 23km et c'est très calme. Il y a de belles maisons mais nous trouvons l'île moins pittoresque que l'île d'Orléans. Nous faisons des haltes chez les producteurs de la route des saveurs : la cidrerie et vergers Pedneault qui fabrique entre autres un cidre de glace primé à de nombreuses reprises à partir de pommes gelées récoltées en janvier, le moulin de l'isle et la boulangerie Bouchard établie depuis 1945 et dont la recette de pâte à pains est transmise de génération en génération et fait courir plus de 20 000 personnes tous les étés. Nous achetons des produits de la boulangerie et pique-niquons face au Saint Laurent.
Puis retour sur la berge opposée où nous visitons 2 fabriques intéressantes. Tout d'abord l'atelier de santons de Charlevoix (un trappeur et un ours vont venir compléter notre crèche française) puis la papeterie Saint Gilles où nous assistons à la fabrication de papiers selon les méthodes du XVIIème siècle. Ces papiers sont fabriqués à partir de coton et sont d'une qualité exceptionnelle, leur toucher est vraiment agréable, ils sont épais, certains sont incrustés de véritables fleurs, d'autres ont des motifs en dentelle obtenus lors du séchage/pressage en les recouvrant d'un tissu en dentelles. La papeterie a créé le concept d'économusée, un endroit où l'on peut voir les artisans à l'oeuvre et acheter directement sur place la production. Le principe a depuis été adopté par de nombreux autres musées en Amérique du Nord et même en Europe du Nord. Les papiers Saint Gilles sont majoritairement vendus à la boutique du musée mais peuvent aussi faire l'objet de commandes spéciales, ce qui a été le cas pour le G7 où ils ont servi pour des documents officiels signés par les présidents et des invitations. Zacharie s'zchète 2 très belles feuilles de papier à aquarelle qu'il utilisera après quelques brouillons sur des feuilles basiques car il ne veut pas les gacher.
Nous ne nous attardons pas après la papeterie car Frédéric et Zacharie ont rendez-vous au manoir Richelieu pour un cours d'initiation au golf ! Nous devons donc repasser par la location pour enfiler une tenue appropriée (bermuda, polo, casquette). Nous retrouvons Paul qui est de la partie. Direction le practice en empruntant les voiturettes, Zacharie s'éclate à en conduire une, à défaut de conduire la voiture de location sur les routes canadiennes car il a moins de 21 ans. Leur professeur, Sarah-Maude Juneau, est une ancienne championne de golf québecoise qui a pris sa retraite du circuit international il y a 1 an et vient juste d'intéger les équipes du manoir Richelieu en tant que superviseur du golf. Pendant que ces 3 messieurs appliquent les conseils pour améliorer leurs swings, je m'occupe du reportage photo. Les balles atterrissent plus ou moins loin et plus ou moins dans la direction voulue mais tout le monde s'amuse bien et les progrès sont notables à la fin de l'heure. Paul, dont c'est la 2ème séance, se débrouille déjà plutôt bien. L'heure se termine par un petit concours de putting que Frédéric remporte haut la main. Zacharie et Paul sont à égalité parfaite et plusieurs tentatives supplémentaires n'arriveront pas à les départager.
Une belle journée vient de s'écouler et nous sommes impatients de poursuivre les découvertes dès demain, continuez à nous suivre nous avons encore plein de surprises à vous faire partager !

Baie Saint Paul et route des saveurs
Aujourd'hui, direction baie Saint Paul que Frédéric et moi n'avons pas eu le temps de visiter jeudi pour cause de petit détour par l'hôpital. Sur les conseils de Paul nous profitons de cette destination pour faire quelques étapes de la route des saveurs. Charlevoix ayant raté le virage industriel, la région s'est concentrée sur le tourisme en s'appuyant sur la beauté de ses paysages. Produits du terroir d'exception et gastronomie participent aussi à la renommée de la région. La route des saveurs permet de découvrir des produits fins d’éleveurs de gibier, canards, émeus, chevreaux, agneaux, porcs ou poulets bio, du vin de tomate unique au monde, des fromageries, boulangeries, chocolateries, mielleries, cidreries artisanales et autres gourmandises. Ces différents ingrédients constituent la matière première des restaurants des environs qui ont à coeur de cuisiner et faire connaître les meilleurs produits locaux.
Notre premier arrêt est à la ferme basque de Charlevoix où une française du pays basque nous parle avec passion de son élevage de canards et des produits qu'elle fabrique. Arrivée il y a une vingtaine d'années au Québec après avoir été chef dans des restaurants gastronomiques français, elle rencontre son mari, basque lui aussi, au chateau Frontenac (pour ceux qui ne suivent pas, lire ou relire les visites de Québec) alors qu'ils y sont tous les 2 employés. Elle décide quelques années plus tard de crér une ferme d'élevage de canards de race basque à côté de Baie Saint Paul tandis que lui entre dans les équipes de management du manoir Richelieu (pour ceux qui sont toujours à la ramasse, lire les billets sur notre séjour au manoir Richelieu). Elle nous explique toute la chaîne depuis l'arrivée des poussins à l'âge de 1 jour jusqu'à leur abattage puis leur transformation et nous fait goûter différents produits (rillettes, pâtés, terrines). Nous repartons avec des magrets, des rillettes et du pâté farci au foie gras pour nos repas du soir.
Notre 2ème arrêt nous fait découvrir le Centre de l'Emeu de Charlevoix. Ces gros oiseaux cousins de l'autruche, qui vivaient déjà au temps des dinosaures, sont très drôles, à la fois curieux et peureux. Nous apprenons plein de choses sur cet animal. Le mâle et la femelle sont physiquement identiques et ne se distinguent que par leurs cris: la femelle fait un bruit de tambour alors que le mâle grogne (haha). Les émeus vivent 30 ans. La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 24 mois et leurs cous deviennent alors bleus. La femelle pond un oeuf tous les 3 jours et c'est le mâle qui couve pendant 50 jours (pour une fois ce n'est pas la femelle qui fait tout le boulot !). Du coup, la femelle ne s'accouple jamais 2 fois avec le même mâle, elle en trouve un autre qui n'est pas occupé à couver. À la ferme c'est un peu différent, les oeufs sont mis dans des couveuses artificielles pendant 50 jours et du coup les couples sont fidèles :) Une fois prêt à sortir, le bébé émeu met 2 jours à casser la coquille de son oeuf. Les émeus sont élevés pour leur viande mais aussi pour l'huile issue de leur graisse, utlisée depuis plus de 4000 ans par les aborigènes australiens, qui possède de nombreuses vertus thérapeutiques : hydratation de la peau, accélération de la cicatrisation, soulagement des brûlures, apaisement des douleurs articulaires et musculaires, anti-inflammatoire... Je teste la crème anti douleurs et je dois dire qu'à défaut de supprimer ma paresthésie, elle soulage nettement la sensation de fourmillements dans mon crâne, c'est déjà ça. Nous en achetons du coup un pot, ainsi qu'un flacon d'huile d'émeu. Nous goutons aussi des rillettes et de la terrine d'émeu et Zacharie insiste pour acheter un coeur d'émeu qu'il nous cuisinera ce soir avec de la terrine d'émeu aux canneberges en apéro.
Après un déjeuner au pub de la microbrasserie de Charlevoix où nous dégustons des plats locaux accompagnés de bières pour les hommes, nous nous promenons dans les rues de Baie Saint Paul pour admirer les maisons et visiter quelques galeries d'art. Nous nous dirigeons ensuite vers la ferme Azulée qui cultive depuis plusieurs générations plus de 2000 plans de lavande. À cette époque de l'année, les lavandes ont été récoltées mais nous visitons la boutique séchoir qui embaume. Nous repartons avec un petit pot de lavande alimentaire, un pot de tisane à base de lavande et un petit cake au citron et à la lavande pour le dessert de ce soir.
Notre dernier arrêt de la journée est à Saint Irénée au bord du Saint Laurent où nous faisons une pause dans un café face au fleuve et avons la chance de voir passer le train qui relie la Malbaie à Québec. Il ne nous reste plus qu'à rentrer avec la perspective d'un excellent dîner grâce à nos achats de la journée. Nous poursuivrons la route des saveurs demain à l'île aux Coudres.

La Malbaie et Port au persil
Ce matin c'est jour de marché à la Malbaie. Nous y allons avec Paul et petit déjeunons au passage à la boulangerie Pains d'exclamation qui fabrique d'excellentes viennoiseries.
Le marché est tout petit, maximum 10 stands: 3 de fruits et légumes bio, un stand de pains (de la boulangerie Pains d'exclamation), un stand de champignons en conserve, un stand de textile, 2 autres de produits locaux et un stand où un chanteur pas tout jeune faisait l'animation ! Nous achetons quelques fruits et légumes pour nos dîners de la semaine puis reprenons le chemin de l'hôtel pour réveiller Zacharie qui est allé faire la fête hier soir avec tous les collègues de Paul et est rentré à 3h30. Le réveil est un peu difficile d'autant qu'il se rend compte en se levant qu'il a perdu son smartphone.... Il est sûr qu'il l'avait en rentrant à l'hôtel au milieu de la nuit donc tout n'est pas perdu. Nous procédons au check-out et demandons si un portable a été trouvé mais rien :( C'est sans compter sur super Paul, qui en 1 coup de fil redonne le sourire à Zacharie :) Le manoir Richelieu a vraiment un concierge au top !
Après un déjeuner sur la terrasse du manoir pour profiter de la vue, nous nous rendons dans le petit chalet que Paul nous a trouvé à Cap à l'Aigle, un joli quartier sur les hauteurs de la Malbaie. En arrivant je me retrouve nez à nez avec des écureuils roux pas du tout apeurés. Il y en a même un qui joue à une sorte de cache cache avec Zacharie qui est ravi. Frédéric s'énerve sur le WiFi qui décroche toutes les 5mn et ne lui permet pas de jouer correctement sur sa tablette... Addict, vous avez dit addict ? Mais bien sûr il ne le reconnaîtra jamais :) Il découvre qu'en s'éloignant un peu du chalet il capte mieux et l'humeur s'améliore. La partie peut être terminée et nous pouvons aller faire une excursion.
Nous partons pour Port au Persil (il se dit que le hameau a été baptisé ainsi par Samuel de Champlain en 1626 car il y trouva beaucoup de persil) qui n'est qu'à une trentaine de km. Nous découvrons un très joli site entouré de chalets colorés et d'une charmante petite chapelle en bois blanc. La localité a été fondée par Neil Mc Laren, un écossais qui est le 1er à s'y être installé avec sa famille au début du XIXème siècle. Port au Persil a inspiré de nombreux artistes et parmi eux Jean-Paul Lemieux, dont nous avons vu des peintures de Port au Persil au Musée National des Beaux Arts de Québec. En prenant des photos nous voyons au large des dauphins (à moins que ce soit de belugas, à cette distance impossible d'être sûrs) qui sautent, nous sommes ravis. Dans quelques jours nous irons les observer de plus près à Tadoussac en prenant une croisière en zodiac.
Sur le chemin du retour nous tombons sur une improbable brocante d'objets en tous genre et même une vieille Lincoln. La journée se termine par un magnifique lever de pleine lune qui prend une couleur rouge-orangé avec le soleil qui se couche.

Arrivée à la Malbaie
Hier nous avons quitté Québec pour nous rendre à la Malbaie dans la région de Charlevoix. Une première étape sur la route nous a permis de visiter le sanctuaire Sainte-Anne de Beaupré qui est le plus ancien sanctuaire d’Amérique du Nord. La basilique Néo-romane est intéressante mais loin de valoir nos magnifiques cathédrales françaises. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la ville de Baie Saint-Paul qui, outre sa situation privilégiée dans la baie du Saint Laurent, ses jolies maisons et ses toits colorés, est particulièrement connue pour sa communauté d’artistes (la plus grosse concentration de galeries d’art de tout le Canada). Après un déjeuner dans un très bon restaurant local (le diapason), nous décidons de tester l’hôpital de Baie Saint-Paul (haha, voir billet sur le test du système de santé canadien). Pendant ce temps Zacharie s'est promené et a visité des galeries d’art dont certaines lui ont beaucoup plu et lui ont donné l’occasion de discuter avec des artistes. Après ces péripéties médicales, nous avons repris la route et découvert avec ravissement notre hôtel pour deux nuits, le manoir Richelieu qui a récemment accueilli le G7 (rien que ça !). C’est là que Paul est concierge :) Il est aux petits soins pour nous et nous explique tout ce qu'il y a à faire dans la région où nous allons séjourner 8 jours.
L'hôtel domine le Saint Laurent et bénéficie de tous les services d'un palace. Il ne nous reste plus qu'à choisir de quoi nous allons profiter.
Pendant que les parents se reposent un peu du stress de la journée (surtout moi), Zacharie part faire une belle balade à vélo sur un sentier qui part de l'hôtel et longe le Saint Laurent sur 3 km.
Nous dinons le soir avec Paul au restaurant gastronomique (menu dégustation en 5 plats pour les hommes et salade de homard agrémentée de fleurs du jardin du chef pour moi, un vrai délice). Après le diner, Zacharie part explorer les bars locaux avec Paul.
Ce matin, petit déjeuner avec Paul au club house du golf de l'hôtel. Pour nous rendre au golf, nous empruntons des voiturettes qui nous conduisent tout en haut du domaine, et ça grimpe vraiment ! Aujourd'hui c'est tournoi de golf et les voiturettes se suivent à la queue leu leu pour rejoindre le parcours, c'est très amusant. Une fois là haut, la vue est splendide sur le Saint Laurent, la Malbaie et les environs. Nous dégustons des oeufs bénédict au saumon fumé accompagnés de pommes de terre grillées et fruits et une casserole d'oeufs, champignons, saucisses et poivrons grillés. Ensuite, pour éliminer un peu, nous faisons à pied la balade que Zacharie a faite hier la veille à vélo. Il est très fier de nous montrer la difficulté du parcours et c'est vrai que c'est très caillouteux avec de belles descentes et de belles montées.
Cet après-midi, massages (détente pour Fred et thérapeutique pour moi afin de travailler sur toutes les tensions du haut du dos) et spa pendant que Zach fait des activités de son côté.
Vous pourrez lire la suite de nos découvertes dans la région de Charlevoix d'ici 1 ou 2 jours. En attendant, n'hésitez pas à laisser un commentaire, cela me permettra de voir qui nous suit car même si je peux voir sur les statistiques que nous avons des lecteurs, je ne sais pas de qui il s'agit :)
Test du système médical canadien
Hier matin au réveil je remarque que j’ai des fourmillements dans tout le côté droit du crâne. Sur le moment, je trouve ça bizarre mais je me dis que ça va passer. Au bout de quelques heures il faut se rendre à l’évidence cela ne passe pas et commence à m’inquiéter, d’autant que mes quelques recherches sur internet montrent que ces symptômes peuvent être les prémices d’un AVC et même si je n'ai aucun autre signe clinique je ne suis pas zen...
Je décide d’appeler l’assurance que nous avons contractée pour notre voyage afin d’avoir un avis médical mais après 15 minutes d’attente, il n'y a pas de mise en relation avec un médecin et la seule réponse que j’obtiens de la personne que j’ai au bout du fil est qu’il faut consulter si j’ai un doute et que je serai remboursée. Je ne suis pas très avancée... j’envoie des messages sur WhatsApp à des copines pour savoir si elles ont des idées pour faire passer ce fourmillement, une amie praticienne en shiatsu m'indique des pressions à appliquer et plusieurs autres (qui sont infirmières) me disent de consulter. Je vais donc tester le système de santé canadien !
Je commence par appeler le 811 qui est un service téléphonique d’urgence santé qui met en ligne avec des infirmières. L’infirmière que j’ai au bout du fil est charmante, me pose tout un tas de questions pour savoir exactement ce qu’il m’arrive, est plutôt rassurante mais me dit qu’il serait quand même préférable de consulter dans un hôpital à proximité pour avoir un examen plus complet. Par chance l’hôpital de Baie Saint-Paul est à 5 minutes à pied du restaurant où nous nous trouvons. Nous décidons donc de nous y rendre Frédéric et moi pendant que Zacharie explore les galeries d’art.
Arrivée à l’hôpital, je passe d’abord par un triage. Cela consiste à être interrogée par un infirmier qui me pose à nouveau tout un tas de questions pour évaluer mon état et l’urgence. Ensuite étape 2, c’est l’inscription administrative où là en tant qu’étrangère je dois laisser mon passeport en garantie, je le récupérerai à la fin après avoir payé :) Je mets ensuite le formulaire qui a été rempli lors des étapes 1 et 2 dans une sorte de boîte aux lettres pour qu'il soit récupéré par le personnel médical et je pars m’asseoir dans la salle d’attente. J’en suis à l’étape 3. Il y a 3 ou 4 autres personnes dans la salle d’attente et certaines attendent depuis ce matin 10 heures alors quil est déjà 15 heures ! L’un des patients me dit même que la semaine dernière il est venu avec sa femme, ils sont arrivés vers 17 heures et n’ont été pris en charge que le lendemain matin à 9h30; en effet il semble qu’il y ait un seul médecin qui fasse à la fois les urgences et les visites des patients de l’hôpital. Nous commençons à nous dire que cela risque d’être long mais coup de chance je suis appelée 5 minutes après; au vu de mes symptômes j’ai dû être jugée comme urgente (risque éventuel d’AVC) ce qui fait notre affaire. La jeune femme médecin commence par m’interroger sur tous mes symptômes, mes pathologies, ma médication en cours puis procède à un examen clinique orienté neurologique; tout est normal de ce côté là et elle conclut après différents tests que j’ai une névralgie d’Arnold. Plutôt rassurant tout en étant moyennement cool car il n’y a pas véritablement de traitement, et la durée peut varier de quelques jours à quelques semaines voir quelques mois. Une exploration sur internet montre cependant que l’ostéopathie peut être très bénéfique et si ce n’est pas passé d’ici notre retour en France je verrai très rapidement mon ostéo et/ou un acupuncteur.
J’ai le droit de repartir après avoir payé 750 $ canadiens (environ 500 euros). C’est là qu’on se dit que le système de santé français où nous n’avons quasiment rien à payer est quand même assez extraordinaire. Quant à moi je n’ai plus qu’à apprivoiser ce nouvel état où j’ai la moitié du crâne engourdie comme dans du coton en espérant que cela ne dure pas trop longtemps.
Vous noterez que pour une fois ce n'est pas Zacharie qui a fini aux urgences sur notre lieu de vacances :-)))
Québec city, le retour
Ce matin, il mouille (aller, hop hop hop, direction le billet sur les mots/expressions si vous n'êtes pas sûrs d'avoir compris). Cela tombe bien car après 2 jours d'extérieurs, nous avons décidé de visiter le musée national des beaux arts de Québec qui est suffisamment grand (3 pavillons) pour nous occuper un moment. Nous reprenons le traversier qui nous permet d'admirer Québec depuis le Saint Laurent sous une autre lumière.
Le musée expose les oeuvres d'artistes québecois du 17ème siècle à nos jours. Un des 3 bâtiments du musée occupe une ancienne prison et abrite les oeuvres de 4 créateurs majeurs de l'art québecois, véritables icônes de l'art moderne du Québec : Jean-Paul Lemieux, Fernand Leduc, Jean-Paul Riopelle et Alfred Pellan. Les oeuvres des 2 derniers nous plaisent particulièrement. Plusieurs expositions temporaires nous permettent aussi de découvrir l'art inuit, les arts décoratifs et design du Québec, et les oeuvres contemporaines d'une quarantaine d'artistes. Il y a même une expo Berthe Morisot mais que nous ne visiterons pas car nous l'avons déjà vue à Paris.
Après près de 3h dans le musée, nous nous dirigeons vers le chateau Frontenac pour prendre un verre au bar. Il aurait quand même été dommage de quitter Québec sans avoir mis les pieds dans ce fleuron de l'hôtellerie québecoise :) Le hall de l'hôtel est rempli de touristes qui ne sont pas clients et viennent juste pour prendre des photos. Nous croisons un couple très chic dont l'homme, selon Frédéric, ressemble à un acteur mais il ne sait pas qui, le mystère restera donc entier. Pendant que nous sirotons nos cocktails (à base de whisky pour l'un et de rhum pour l'autre, ceux qui nous connaissent sauront qui a pris quoi !), Zacharie déguste un verre de Merlot en dessinant le bar; depuis que nous sommes arrivés il sort son carnet de croquis dès que nous nous posons un moment et croque des bâtiments, des paysages, des personnes.
Nous quittons Québec que nous ne retrouverons que pour le vol de retour. Demain, vous verrez que notre prochaine étape nous conduira dans un hôtel qui n'a rien à envier au chateau Frontenac, mais nous gardons la suprise...
Chute Montmorency et île d'Orléans
Aujourd'hui, nous nous rendons à la chute Montmorency, où nous retrouvons Paul (voir intro du blog). La chute Montmorency est impressionnante par sa hauteur (83m) qui est de 30m supérieure à celles des chutes du Niagara. Nous l'admirons d'abord de loin et d'en bas avant de nous en approcher et de nous faire bien mouiller (quelques minutes à proximité équivalent à une bonne pluie). Puis nous prenons l'escalier de 487 marches à flanc de falaise pour emprunter le pont suspendu qui permet de traverser la chute. Nous observons au passage les visiteurs qui prennent la tyrolienne pour traverser la chute au dessus du vide. Zacharie aurait lui voulu faire la via ferrata (beaucoup plus impressionant que la tyrolienne) mais elle était fermée; il ira faire celle de la région de Charlevoix dont Paul lui a venté les sensations fortes :)
L'après midi est consacrée à faire en voiture le tour de l'île d'Orléans, découverte par Jacques Cartier en 1535 et dénommée ainsi en l'honneur du 3ème fils de François 1er, Charles, duc d'Orléans. De jolies maisons en bois, souvent colorées bordent la route principale qui fait le tour sur 67km. L'île est réputée pour ses fraises et ses bleuets (myrtilles) dont nous achetons des échantillons qui feront un excellent dessert pour le dîner (et nous confirmons que leur réputation n'est pas usurpée, c'est un régal !). Nous nous arrêtons à la confiturerie Tigidou (voir billet sur les expessions/mots québecois), qui fabrique des confitures sans pectine à partir des fruits de l'île. Nous en dégustons plusieurs au jam bar avant d'en choisir 4 pour agrémenter nos petits déjeuners. Une autre pause nous permet de monter à une tour d'observation qui offre de magnifiques vues sur le Saint Laurent et ses rives.
Nous sommes depuis 2 jours au Québec et sommes déjà conquis par cette région du Canada. La suite de notre séjour s'annonce bien, Paul nous a venté tous les mérites de la région de Charlevoix où il travaille et nous allons avoir l'occasion de découvrir de magnifiques endroits pendant les 8 jours que nous allons y passer. Continuez à nous suivre pour les découvrir avec nous :)
Réserve Wendake et parc de la Jacques Cartier
Après une bonne nuit de sommeil pour récupérer du décalage horaire, nous partons pour la réserve amérindienne de Wendake. Une visite très intéressante avec des explications sur la vie et la philosophies des wendats. Il s'agit d'une société matrilinéaire où ce sont les femmes qui sont chef de famille (une famille comprenant jusqu'à 200 personnes), forment des conseils de femmes qui élisent les chefs de village et peuvent les révoquer. Le chef de village était choisi parmi ceux qui partageaient le plus et étaient les plus humbles car c'était le gage qu'ils prendraient des décisions au profit de la communauté et non de leur intérêt personnel (à méditer dans nos sociétés...). Il n'y a pas de mariage et c'est l'homme qui intègre la famille de la femme, il y a une "période d'essai" d'1 semaine pour vérifier que le couple fonctionne et si au bout de 3-4 ans il n'y a pas d'enfant, les époux se séparent en général car cela veut dire que la relation n'est pas agréée par Mère Terre et qu'il faut fonder d'autres familles. En dehors de ce cas de figure l'union est indissoluble et il n'y a pas d'infidélité. Les wendats considèrent 5 sexes: homme, femme, homme qui se sent femme, femme qui se sent homme et homme/femme qui se sent les 2.
Nous assistons aussi à un spectacle de danses amérindiennes au cours duquel des spectateurs sont invités à venir fumer le calumet de la paix. Zacharie s'est volontiers porté volontaire !
Déjeuner amérindien dans la réserve (soupe de maïs, pain au maïs, saucisses de bison, chili de chevreuil), puis direction le parc national de la Jacques Cartier pour une randonnée le long d'une cascade. Nous croisons plusieurs écureuils, de différentes couleurs dont un qui casse une noisette devant nous mais la laisse s'échapper une fois dépiautée :-) Balade très agréable, ni trop longue (1h30), ni trop difficile ce qui est très bien pour se mettre petit à petit dans le rythme avant de passer au cap supérieur sur la suite de notre séjour.
Les plats typiques
Voici tout ce que nous avons testé dans les spécialités régionales :
- la poutine : La poutine est un met composé, dans sa forme classique, de trois éléments : des frites, du fromage cheddar en grains et de la sauce brune. Celles que nous avons mangées étaient agrémentées de viande
- pudding chomeur: Le pouding-chômeur (ou pouding chômeur), ou pouding du chômeur et rarement avec l’orthographe anglaise pudding, est un dessert traditionnel québecois et acadien datant de la crise économique de 1929. Il est encore très populaire aujourd'hui et est servi autant à la maison que dans des restaurants et les cabanes à sucre. Il s'agit d'un gâteau blanc fait avec de la farine, du beurre des oeufs et du lait, ou de la crème, imprégné d'un sirop fait de cassonade et d'eau. Lors de la confection, le sirop est versé sur le mélange à gâteau, mais à la cuisson, celui-ci se retrouve en dessous et est plus consistant. Le pouding chômeur peut se manger chaud ou à chaleur ambiante et est souvent accompagné de crème glacée ou d'une sauce de crème et de sirop d'érable et peut également être saupoudré de sucre en poudre.